29 juillet 2007
28 juillet 2007
animamorphoZze
Le fleuve est phosphorescent comme des artères gavées d’orthénal, une sorte d’opiacé synthétique.
J’ai mal dans le fleuve.
Le gris du 2B, velouté, bruine tendrement comme un lange ou un linceul sur la peau et les fleuves des hybrides que j’ai vu murer dans leurs camisoles chimiques.
J’ai baigné hésitante des radis, ma vaisselle de conserves et ma lingerie dans le fleuve.
J’ai aussi shooté dans mon fleuve pour tamiser mes yeux.
Dans la bouche des chiens se trouve le remède à nos sociétés hygiénistes.
La papille gauche de l’homme a perdu son parfum originel depuis l’invention des aérosols.
Dans ma faune personnelle ou mon bestiaire totémisé, après le rat, le gastéropode, l’oiseau et l’anguille, sont apparus en périphérie les poux et maintenant les tiques.
Les parfums sont morts. Je fume pour les oublier.
Parfois sur une nuque ou entre les cuisses d’une personne, je flaire cette mise en abîme qui me transporte.
Si j’étais au pouvoir, j’interdirai formellement aux gens de se laver le dimanche.
Nous passons sous silence, obstinément, le génocide féminin du système pileux.
Je jalouse mon chat et rêve de faunesses aux jambes revêtues à tout jamais d’un long pelage.
J’aime lécher les gencives de l’homme qui a perdu ses dents.
Je voudrais aussi cueillir des têtes et des fesses comme des prunes et attendre de les voir germer à nouveau, indéfiniment.
L’errance est une forme de voyance.
La laboure une tentative pour semer les visions.
J’aimerai faire pousser des phallus géants dans mon jardin et me doucher à leurs orages.
J’ai cherché dans la danse à renouer un lien avec le lombric.
Dans la forêt de l’asile, seules des potences ont poussé. Les branches tremblent et leurs aisselles suent.
La mousse n’a plus cette douce odeur sexuelle qui soigne les rhumes.
27 juillet 2007
Moi j’ai envie que tout soit sale. Moi j’ai envie de tout salir d’abord. Moi j’aime pas les mises en page immaculées genre on est dans un magazine de mode. Moi j’aime pas les magazines de mode et tout le monde qui fait semblant. D’être droit, structuré et lisse. Moi j’ai envie de faire gondoler, de verser du whisky sur le papier glacé et qu’il gondole. Moi j’ai envie qu’tu sois Venise, moi j’ai envie qu’tu fasses une péridurale pour en finir avec ton agonie du lisse et que tu sinues entre les vieux hôtels. Moi j’ai envie qu’on s’y ramasse. Et qu’on commande des langoustines et qu’on défonce le mini-bar. Moi j’ai envie que tout soit sale. Moi j’ai envie qu’on dysfonctionne le serveur et qu’on lui mette notre grosse paluche sur le dos et qu’il consomme. Notre dose de taupe, notre dose de gnôle. Moi j’ai envie que tout soit sale parce que je trouve que c’est pas normal. Tout devient un peu trop blanc. Et j’ai mal aux yeux. Et on se balade en gondole en lunettes Givenchy on trouve que les murs sont trop blancs et on fait des infarctus de branchies. On gigote sournoisement puis on se noie. Moi j’ai envie de salir tu comprends. Moi je refuse qu’on vive dans des buildings, je refuse qu’on ait une cuisine fashion. Ça m’emmerde tu comprends. Moi je peux pas vivre en prison. Même si c’est propre. Moi pour moi, dès que c’est trop propre, c’est qu’il y a un problème. Et moi ce qui me fait marrer, c'est quand tu me dis que je suis trop inaccessible, alors que c'est toi qu'est trop gourde et immaculé, c'est à dire incompréhensible. Moi tu sais, moi tu sais, j'fais pas tout ça pour me reluquer. Toi t'es un miroir, et tu t'es noyé.
Classification des passages à l’acte par ordre de gravité
Sortir d’une pièce/d’un lieu (repas, soirée…) en claquant la porte ou en partant brusquement
Agression verbale – de façon imprévisible (pour l’interlocuteur)
Casser des objets, renverser les meubles d'une pièce
Se taper la tête contre les murs/ou le sol
Se mutiler
S’allonger en travers d’une rue – de façon imprévisible (pour les voitures)
Marcher au milieu des voitures/traverser – de façon imprévisible (pour les voitures)
Agression physique/coups
Hurlement « dément » (épisode psychotique) – de façon imprévisible (pour l’interlocuteur)
Tentatives de suicide (suicide de type « impulsif ») (rasoir, médicaments, noyade, etc.)
Cette maladie se situe entre la névrose et la psychose. Il n'existe à ce jour en France, aucune unité de soin "spécialisée". 10% des borderline meurent par suicide. Cette maladie correspond au syndrome du stress post-traumatique. Elle survient après un choc dans la petite enfance, ou à cause d'un milieu social ou familial "déstructuré", ou etc. La plupart des borderline afin d'endormir leur hyper émotivité s'adonnent à des drogues, alcool, etc. Les borderline "ressentent tout" et avec trop d'intensité. Le trouble de la personnalité Borderline correspond à une destructuration de la réponse "psychique" à l'afflux d'émotions. La gestion des émotions est impossible. Le Borderline ne décide pas de ses gestes, de son corps, de ses paroles, c'est l'émotion qui dirige pour lui, lorsqu'il est soumis à un "stress" quelconque (la gravité de sa réponse sera fonction de la gravité du stress).
La solution pour l'entourage est de rester calme et de le faire "redescendre" doucement, de le rassurer. Si ses actes peuvent sembler violents, on pourrait pourtant qualifier le borderline de "petit bambi perdu dans les bois aux yeux ronds". Répondre à un borderline en état de crise par de la violence, ou même des paroles "rébarbatrices" ne ferait qu'aggraver sa violence interne (et externe). Le psychothérapeute Alain Tortosa souligne bien le paradoxe qui existe entre l'état de dissociation (inquiétant pour l'entourage) que subit un borderline en état de crise, et son état normal :
"Je trouve cette vision très "injuste" (même si elle est indispensable sur le plan médical), injuste car elle ne montre pas les cotés "positifs" d'une personne souffrant d'état limite.
De ma propre expérience, les personnes qui souffrent d'un trouble borderline ont (au moins au fond d'elles-mêmes) quasi tous les traits de caractères suivants :
Altruisme (tendance naturelle à aimer et à aider son prochain)
Autodérision (capacité à se moquer de soi-même)
Bon fond
Créativité
Curiosité (désir de comprendre, de connaitre, de s'instruire)
Empathie (capacité à se mettre à la place d'une personne et de ressentir ce qu'elle vit/ressent)(par ex: si je vois une personne qui souffre, je vais me mettre à ressentir sa souffrance)
Enthousiasme (Forte émotion se traduisant par de grandes démonstrations de joie)
Exigence de soi
Force de caractère (par ex: supporter des choses que beaucoup ne supporteraient pas bien longtemps)
Générosité (disposition à donner sans compter)
Modestie (absence de vanité, d'orgueil)
Naiveté ("innocence de l'enfant")
Ouverture d'esprit ("facilité à comprendre et à admettre des idées et opinions qui sont nouvelles ou inhabituelles")
Probité ("Droiture, intégrité, honnêteté, justice au sens 'moral' ")
Remise en question ("capacité à envisager que ses hypotheses ou croyances sont potentiellement erronées")
Sensibilité"
26 juillet 2007
22 juillet 2007
21 juillet 2007
20 juillet 2007
18 juillet 2007
Souvent derrière le visage, je trouve le premier âge de sidération, l’aeternum infans, la douce figure saturnienne dévorée et l’objet méduséen.
on l'appellera Subductiion
mes yeux te coupent
pulse (jusqu'à ce que (juskaske kaske kask kakaskaskekas kakekask))
mes yeux te coupent
e-mortalité
la gueule
il ne-
plus qu'à s'exploser
RESTE !
, puis s'éviider les muscles jusqu'à l'os
oooohoooooooooooo choose the way you like it close the day wooohoooo the day you lost your way
17 juillet 2007
Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [9]
Quelques premiers outils mutantistes (2) : scriptopsie, film mutantiste, synthimage
Scriptopsie : condensé d’esprit, polaroïd de crâne, archivage compacté de données mentales, prélèvement d’échantillons de langage-texte. La scriptopsie est à la pensée ce que l’autopsie est au corps, ou la boîte noire à un avion. Elle peut être produite avec la technique du syntexte.
"Des fragments de cette conscience peuvent et pourront être transférés dans d’autres corps, par l’opération de la lecture de ses scriptopsies."
Pourquoi la scriptopsie ?
La littérature n’est pas qu’un générateur de fictions, d’"histoires", de scénarios, même si beaucoup la cantonnent à ça, ce qui la tue. Cette spécialisation la tue, car le cinéma et le virtuel font ça mieux qu’elle, avec plus de moyens sensoriels, de puissance technique, de suggestion.
Ce qui sauvera ce qu’on appelle la littérature est qu’elle peut être un relevé sismique des pensées, des états nerveux, des pulsions humaines : un moyen de connaissance. Son intérêt est autant littéraire que scientifique. Elle constitue un moyen biotechnologique de témoignage et connaissance du vivant, de la pensée humaine sous forme langage.
Issue de la théologie, la littérature devient ainsi une subdivision de la neurobiologie.
Nous faisons cette proposition. La littérature est une subdivision de la neurobiologie : l’exploration de la conscience a des fins de compréhension de l’humain et de l’univers.
Ou plutôt, dans notre volonté de puissance-poésie [la vodpoïssance], nous aimerions cancériser, gangrener la neurobiologie jusqu’à en faire une subdivision esclave de la littérature. Les écrivains, les poètes, sont des savants fous et sont leurs propres cobayes.
Film mutantiste : application du syntexte à la vidéo : comprimages, film d’information accélérée, entre la vidéo et le diaporama, vortex filmique protéiforme : prendre pour exemple les images stroboscopiques du clip de Den Harrow Future brain [1:46-2:03 ; 2:54-3:10] (1984, clip visionnaire quant à ce qui sera plus tard l’afflux d’informations Web) ; le film mutantiste est un magma concentré de données, de signes, sur le monde et sur l’humain (plusieurs options : a/ défilement d’images rapide mais pas trop, restant au-dessus du subliminal ; b/ film d’images subliminales, si rapides qu’on ne "voit" rien, sinon une forme mouvante), un magma à vocation éducative.
Les images défilant à toute vitesse constituent un archétype de vision en état de conscience modifiée, comme en témoignent certaines visions sous transe, ou certaines visions-EMI (expérience de mort imminente), ou certains états oniriques rares. Jérémy Narby décrit ainsi une vision sous ayahuasca (il parle d’une "télévision de la forêt", avec une dimension de connaissance) :
"Je me mis à vomir des couleurs et quittai mon corps pour voler au-dessus de la Terre. Je vis des images défiler à une vitesse ahurissante, par exemple les nervures d'une main humaine alternant avec les nervures d'une feuille végétale. Les visions défilaient sans relâche, je ne pouvais les retenir toutes. »
Ou encore : "Je voyais des images kaléidoscopiques devant mes yeux. Des images inondaient ma tête. Dans mes notes, je les décris comme "inhabituelles ou effrayantes : un agouti qui montre ses dents et dont la bouche est ensanglantée, des serpents multicolores, très brillants et scintillants, un policier qui me fait des problèmes, mon père qui me regarde d'un air soucieux"... Je vole dans les airs, des centaines de mètres au-dessus de la terre, et, regardant en bas, je vois une planète toute blanche. Je ne vois plus que des images confuses, dont certaines à contenu érotique, comme un femme avec vingt seins ! Je vois une feuille verte, avec ses nervures, puis une main humaine, avec les siennes, et ainsi de suite sans relâche. C'est impossible de se souvenir de tout."
Ces visions indiquent une direction à prendre pour le film mutantiste (un stroboscopisme encyclopédique).
Synthimage : puzzle de la réalité. Application du syntexte à l’image. Cf. certains collages de Stéphanie Sautenet, François Richard, réalisés à partir de centaines voire milliers d’images découpées en petits fragments et assemblés en synthillement [partie à développer ; réfléchir également à l’équivalent sonore, l’intérêt, la pertinence et la possibilité d’un équivalent sonore au syntexte].
Scriptopsie : condensé d’esprit, polaroïd de crâne, archivage compacté de données mentales, prélèvement d’échantillons de langage-texte. La scriptopsie est à la pensée ce que l’autopsie est au corps, ou la boîte noire à un avion. Elle peut être produite avec la technique du syntexte.
"Des fragments de cette conscience peuvent et pourront être transférés dans d’autres corps, par l’opération de la lecture de ses scriptopsies."
Pourquoi la scriptopsie ?
La littérature n’est pas qu’un générateur de fictions, d’"histoires", de scénarios, même si beaucoup la cantonnent à ça, ce qui la tue. Cette spécialisation la tue, car le cinéma et le virtuel font ça mieux qu’elle, avec plus de moyens sensoriels, de puissance technique, de suggestion.
Ce qui sauvera ce qu’on appelle la littérature est qu’elle peut être un relevé sismique des pensées, des états nerveux, des pulsions humaines : un moyen de connaissance. Son intérêt est autant littéraire que scientifique. Elle constitue un moyen biotechnologique de témoignage et connaissance du vivant, de la pensée humaine sous forme langage.
Issue de la théologie, la littérature devient ainsi une subdivision de la neurobiologie.
Nous faisons cette proposition. La littérature est une subdivision de la neurobiologie : l’exploration de la conscience a des fins de compréhension de l’humain et de l’univers.
Ou plutôt, dans notre volonté de puissance-poésie [la vodpoïssance], nous aimerions cancériser, gangrener la neurobiologie jusqu’à en faire une subdivision esclave de la littérature. Les écrivains, les poètes, sont des savants fous et sont leurs propres cobayes.
Film mutantiste : application du syntexte à la vidéo : comprimages, film d’information accélérée, entre la vidéo et le diaporama, vortex filmique protéiforme : prendre pour exemple les images stroboscopiques du clip de Den Harrow Future brain [1:46-2:03 ; 2:54-3:10] (1984, clip visionnaire quant à ce qui sera plus tard l’afflux d’informations Web) ; le film mutantiste est un magma concentré de données, de signes, sur le monde et sur l’humain (plusieurs options : a/ défilement d’images rapide mais pas trop, restant au-dessus du subliminal ; b/ film d’images subliminales, si rapides qu’on ne "voit" rien, sinon une forme mouvante), un magma à vocation éducative.
Les images défilant à toute vitesse constituent un archétype de vision en état de conscience modifiée, comme en témoignent certaines visions sous transe, ou certaines visions-EMI (expérience de mort imminente), ou certains états oniriques rares. Jérémy Narby décrit ainsi une vision sous ayahuasca (il parle d’une "télévision de la forêt", avec une dimension de connaissance) :
"Je me mis à vomir des couleurs et quittai mon corps pour voler au-dessus de la Terre. Je vis des images défiler à une vitesse ahurissante, par exemple les nervures d'une main humaine alternant avec les nervures d'une feuille végétale. Les visions défilaient sans relâche, je ne pouvais les retenir toutes. »
Ou encore : "Je voyais des images kaléidoscopiques devant mes yeux. Des images inondaient ma tête. Dans mes notes, je les décris comme "inhabituelles ou effrayantes : un agouti qui montre ses dents et dont la bouche est ensanglantée, des serpents multicolores, très brillants et scintillants, un policier qui me fait des problèmes, mon père qui me regarde d'un air soucieux"... Je vole dans les airs, des centaines de mètres au-dessus de la terre, et, regardant en bas, je vois une planète toute blanche. Je ne vois plus que des images confuses, dont certaines à contenu érotique, comme un femme avec vingt seins ! Je vois une feuille verte, avec ses nervures, puis une main humaine, avec les siennes, et ainsi de suite sans relâche. C'est impossible de se souvenir de tout."
Ces visions indiquent une direction à prendre pour le film mutantiste (un stroboscopisme encyclopédique).
Synthimage : puzzle de la réalité. Application du syntexte à l’image. Cf. certains collages de Stéphanie Sautenet, François Richard, réalisés à partir de centaines voire milliers d’images découpées en petits fragments et assemblés en synthillement [partie à développer ; réfléchir également à l’équivalent sonore, l’intérêt, la pertinence et la possibilité d’un équivalent sonore au syntexte].
[à suivre]
Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [8]
Quelques premiers outils mutantistes (1) : le syntexte
Syntexte [syn-t.ext]: signifie "texte synthétique", et n'est pas uniquement un jeu de mot lacanien avec saint texte, cela peut se dire et écrire de multiples manières significatives : syntex, syntexe, synt.exe, synt.exp, syn-t.ext. On peut aussi ajouter un g pour faire sy(g)n-t.ext, pour accentuer la dimension "signe", ou un h (synth.etc.) pour accentuer le côté synthétiseur.
T.ext, .exp, .exe, comme des extensions de fichiers correspondant à des logiciels d'extériorité, d'exploration, et d'exécution, l'extension .exe étant sans doute la plus puissante des extensions [naissance = vie.exe], évoquant la notion de texte perfor(m)atif (installant et déclenchant logiciels et programmes).
Il s'agit de condenser des dizaines de pages en quelques phrases : concentrer les résumés pour aboutir au niveau 2, faire ouvrir la porte secrète des pensées du cerveau ; résumer les résumés pour trouver de nouvelles idées, de nouvelles visions. Le mutantisme pourrait être un amoncellement de concentrats visiotextes, de concentrats psychiques synthétiques.
Le syntexte doit être comme un shoot : 5mn de lecture est l’idéal, 10mn maximum ; après l'impact se perd, l'on passe à un autre type de super-syntexte qui nécessite organisation et subdivisions.
Pour cela : écrire pendant plusieurs mois ; relire, tout couper sauf quelques mots qui semblent mériter d’être sauvés ; puis assembler (la phase d’assemblage doit être effectuée, si possible, dans un état de légère transe épiphanique, avec une musique adéquate, très violente, très compliquée, très rapide).
Aller droit au but. Nec, nectar. Trouver de nouvelles idées, de nouvelles visions par l’amoncellement de concentrats visiotextes.
A force de travailler sur des textes de toutes origines sur de longues périodes, on finit vraiment par voir tout cela comme de la matière, de la sculpture de langage pensée-sensation. Tous les textes du monde sont de la matière à sculpter. Tout le langage du monde est de la matière à compresser et sculpter. Comme une immense casse de voitures, où de nombreuses carcasses sont démantelées et compressées en un seul parallélépipède métallique, une seule sculpture compacte et chaotique à la fois, un chaos compact.
De l'intérêt du développement des techniques de concentrat et de syntextique
Le nombre d’œuvres produites dans ce monde s’accroît chaque jour. Avec le temps qui passe, les écrits s’accumulent, et même après un tri rigoureux, le nombre d’œuvres méritant le détour, le regard, méritant d’être connues et conservées, ce nombre d'oeuvres s’accroît, lentement, mais inéluctablement.
La population sur Terre augmente, et avec les progrès de l’alphabétisation et de l’éducation, la population d’humains produisant et pouvant produire des œuvres écrites augmente en proportion.
Le nombre d’œuvres sur Terre va augmenter au point que tout regard d’ensemble deviendra de plus en plus ardu, voire impossible.
En l’absence de technique d’ingestion accélérée des œuvres (ce qui, peut-être, ne saurait tarder, grâce à l’invention de puces miniaturisées pouvant stocker des informations dans le cerveau), le temps de prise de connaissance des oeuvres importantes du patrimoine de l’humanité va et ira sans cesse croissant. Il suffit de considérer le nombre et la qualité des œuvres du 20e siècle : on ne peut faire l’économie de leur connaissance, pas plus que l’on peut faire l’économie de la connaissance des œuvres des siècles précédents. Il en sera de même pour le 21e siècle et les siècles suivants : même avec des zones désertiques, des périodes creuses, la fécondité reste la règle, sur la durée, et ce siècle produira son lot d’œuvres significatives qui ira s’additionner à celles des siècles et millénaires précédents, au point qu’il sera de plus en plus difficile pour un nouveau-venu de comprendre et assimiler l’ensemble, pour être un humain mis à jour et conscient du point historico-spatio-temporel où il se trouve.
Le Chinois comprennent particulièrement bien ce problème : leur écriture est si complexe, qu’il faut en moyenne à chaque Chinois plusieurs années de plus, par rapport aux autres civilisations, pour maîtriser leur idiome. Il va s’avérer crucial pour eux de trouver une technique de synthèse et de simplification de leur écriture. (Les Turcs sont par exemple exemplaires en la matière, avec la réforme de leur langue.)
Devant cette situation d’inflation généralisée et durable du nombre d’œuvres, il peut être intéressant de considérer une autre manière de produire des œuvres : faire très court, en utilisant les techniques mêlées de la condensation, du résumé et du cut-up : qu’une page condense, sans pertes, 30 pages d’images et de pensées. Selon le roman de science-fiction Babel 17, le langage condensé, compressé, serait l’arme absolue. Sans aller jusque là, nous pensons que l’humanité aurait à gagner à étudier cette voie, et il me semble que d’un point de vue littéraire cette voie n’a pas été pleinement explorée. [Attention nous avons pleinement conscience d'autres voies basées sur la répétition, l'amplification, le développement, etc.].
Quelques exemples
Les livres Caméras Animales (Raison basse, Crevard, Vitriol, Danse-fiction…) sont des syntextes : chacun d’eux a été conçu avec l'auteur à partir de plusieurs œuvres de l’auteur, d’un volume à chaque fois environ 3 à 30 fois plus important que le livre final. Chacun de ces livres est donc un moyen d’en savoir beaucoup plus sur chaque auteur et son œuvre qu’un livre classique. Par exemple, 15000 mails sur des années des listes [compost_23] et [cucuclan] ont été syntexés en 51 pages dans Raison basse.
Quelques autres exemples de tentatives de langage concentré à partir de grandes quantités de texte : Réplicants (7 syntextes) ; examiner possibilité que certains textes de François soient des syntextes.
T.ext, .exp, .exe, comme des extensions de fichiers correspondant à des logiciels d'extériorité, d'exploration, et d'exécution, l'extension .exe étant sans doute la plus puissante des extensions [naissance = vie.exe], évoquant la notion de texte perfor(m)atif (installant et déclenchant logiciels et programmes).
Il s'agit de condenser des dizaines de pages en quelques phrases : concentrer les résumés pour aboutir au niveau 2, faire ouvrir la porte secrète des pensées du cerveau ; résumer les résumés pour trouver de nouvelles idées, de nouvelles visions. Le mutantisme pourrait être un amoncellement de concentrats visiotextes, de concentrats psychiques synthétiques.
Le syntexte doit être comme un shoot : 5mn de lecture est l’idéal, 10mn maximum ; après l'impact se perd, l'on passe à un autre type de super-syntexte qui nécessite organisation et subdivisions.
Pour cela : écrire pendant plusieurs mois ; relire, tout couper sauf quelques mots qui semblent mériter d’être sauvés ; puis assembler (la phase d’assemblage doit être effectuée, si possible, dans un état de légère transe épiphanique, avec une musique adéquate, très violente, très compliquée, très rapide).
Aller droit au but. Nec, nectar. Trouver de nouvelles idées, de nouvelles visions par l’amoncellement de concentrats visiotextes.
A force de travailler sur des textes de toutes origines sur de longues périodes, on finit vraiment par voir tout cela comme de la matière, de la sculpture de langage pensée-sensation. Tous les textes du monde sont de la matière à sculpter. Tout le langage du monde est de la matière à compresser et sculpter. Comme une immense casse de voitures, où de nombreuses carcasses sont démantelées et compressées en un seul parallélépipède métallique, une seule sculpture compacte et chaotique à la fois, un chaos compact.
De l'intérêt du développement des techniques de concentrat et de syntextique
Le nombre d’œuvres produites dans ce monde s’accroît chaque jour. Avec le temps qui passe, les écrits s’accumulent, et même après un tri rigoureux, le nombre d’œuvres méritant le détour, le regard, méritant d’être connues et conservées, ce nombre d'oeuvres s’accroît, lentement, mais inéluctablement.
La population sur Terre augmente, et avec les progrès de l’alphabétisation et de l’éducation, la population d’humains produisant et pouvant produire des œuvres écrites augmente en proportion.
Le nombre d’œuvres sur Terre va augmenter au point que tout regard d’ensemble deviendra de plus en plus ardu, voire impossible.
En l’absence de technique d’ingestion accélérée des œuvres (ce qui, peut-être, ne saurait tarder, grâce à l’invention de puces miniaturisées pouvant stocker des informations dans le cerveau), le temps de prise de connaissance des oeuvres importantes du patrimoine de l’humanité va et ira sans cesse croissant. Il suffit de considérer le nombre et la qualité des œuvres du 20e siècle : on ne peut faire l’économie de leur connaissance, pas plus que l’on peut faire l’économie de la connaissance des œuvres des siècles précédents. Il en sera de même pour le 21e siècle et les siècles suivants : même avec des zones désertiques, des périodes creuses, la fécondité reste la règle, sur la durée, et ce siècle produira son lot d’œuvres significatives qui ira s’additionner à celles des siècles et millénaires précédents, au point qu’il sera de plus en plus difficile pour un nouveau-venu de comprendre et assimiler l’ensemble, pour être un humain mis à jour et conscient du point historico-spatio-temporel où il se trouve.
Le Chinois comprennent particulièrement bien ce problème : leur écriture est si complexe, qu’il faut en moyenne à chaque Chinois plusieurs années de plus, par rapport aux autres civilisations, pour maîtriser leur idiome. Il va s’avérer crucial pour eux de trouver une technique de synthèse et de simplification de leur écriture. (Les Turcs sont par exemple exemplaires en la matière, avec la réforme de leur langue.)
Devant cette situation d’inflation généralisée et durable du nombre d’œuvres, il peut être intéressant de considérer une autre manière de produire des œuvres : faire très court, en utilisant les techniques mêlées de la condensation, du résumé et du cut-up : qu’une page condense, sans pertes, 30 pages d’images et de pensées. Selon le roman de science-fiction Babel 17, le langage condensé, compressé, serait l’arme absolue. Sans aller jusque là, nous pensons que l’humanité aurait à gagner à étudier cette voie, et il me semble que d’un point de vue littéraire cette voie n’a pas été pleinement explorée. [Attention nous avons pleinement conscience d'autres voies basées sur la répétition, l'amplification, le développement, etc.].
Quelques exemples
Les livres Caméras Animales (Raison basse, Crevard, Vitriol, Danse-fiction…) sont des syntextes : chacun d’eux a été conçu avec l'auteur à partir de plusieurs œuvres de l’auteur, d’un volume à chaque fois environ 3 à 30 fois plus important que le livre final. Chacun de ces livres est donc un moyen d’en savoir beaucoup plus sur chaque auteur et son œuvre qu’un livre classique. Par exemple, 15000 mails sur des années des listes [compost_23] et [cucuclan] ont été syntexés en 51 pages dans Raison basse.
Quelques autres exemples de tentatives de langage concentré à partir de grandes quantités de texte : Réplicants (7 syntextes) ; examiner possibilité que certains textes de François soient des syntextes.
Langage français plus compact et rapide
En français, nombre de petits mots dans une phrase ne sont pas pleinement nécessaires à la construction du sens (ils jouent un rôle de consolidation et ré-affirmation du sens) et peuvent être en de nombreux cas supprimés, produisant ainsi des effets d’accélération de lecture et d’ingestion de données, et ceci sans avoir recours au langage sms ou sténo. Ainsi par exemple "je suis français" peut être transformé sans dommage en "suis français", ou "je vais à la pharmacie" en "vais pharmacie". Le but est d’inventer des codes plus rapides, tout en restant fluide et aisément compréhensible (éviter syndrome Guyotat-Le-Livre, le point où la compression n’est plus compréhensible (même si l’on peut voir ça comme une très belle partition musicale)).
Donner exemples de ce type d’accélération dans Machine dans tête et Réplicants.
[à suivre]
16 juillet 2007
15 juillet 2007
13 juillet 2007
Le formol de l'antithèse.
C’est une fille qui veut absolument y arriver. Y arriver y arriver y arriver. Y arriver y arriver, elle pense qu’à ça, elle en tousse même et même qu’elle couche. Elle a des idoles féminines et quand il a fallu faire son site internet elle a dit : faut que mon site soit comme celui de Truc. Même qu’elle s’habille comme Truc aussi. Et dès qu’elle croise des gens qui sont susceptibles de devenir comme Truc, elle les note dans son calendrier, elle moissonne. Elle les rappelle tous les deux mois pour vérifier qu’elle existe toujours dans leur mémoire, elle se cultive en eux, elle se regarde pousser. Entre temps elle couche elle couche y arriver y arriver y arriver elle couche y arriver elle couche elle sait plus où donner du sein tout est propice à sa consécration elle s’arrête sur tout le monde croyant y voir Truc c’est facile de l’embobiner il suffit de sortir une carte de visite une fonction ou un titre honorifique alors elle couche elle couche croyant toujours rencontrer un Truc et par capillarité devenir du même coup ce Truc, collaborer avec ce Truc, prendre un peu de l’étincelle de ce Truc. Coucher c’est cool parce que ça fait déjanté, qu’elle se dit. Ça fait un peu rebelle. Ça fait un peu trash (elle est contente). Coucher, elle ressent rien, ce qu’elle se demande par contre pendant qu’il la termine, c’est s’il pourra lui prêter son atelier et l’introduire dans son clan parce que c’est quand même un mec un peu connu même s’il l’est pas trop. Mais c’est mieux que rien. Elle s’en fout de toute façon parce que le temps passe vite, et qu’elle n’a pas le choix, elle a investi toute sa vie entière dans la quête de la célébrité artistique donc elle couche y arriver elle couche, elle couche mentalement bien sûr c’est quand même moins éreintant quand ça reste que mental, elle séduit elle gonfle son carnet d’adresses, dans son carnet d’adresses tout le monde a une fonction qui pourrait éventuellement lui servir, il y a aussi ceux qui potentiellement un jour peuvent devenir célèbres sait-on jamais elle les garde de côté pour ce jour précis où elle pourra dire c’est moi tu te souviens je t’adore. À force de coucher elle finit par choper une MST alors elle va consulter un gynéco il lui dit MST en plus vous êtes enceinte c’est flippant alors le soir même elle s’arrache le machin du ventre avec un pote parce qu’elle voudrait pas grossir ça empêche de coucher ça empêche la célébrité de toute façon qu’est-ce qu’elle ferait d’un machin blond suspendu à son bras dans le métro, elle l’oublierait sur un strapontin. Alors le lendemain elle a mal mais elle couche, ce qui l’enrage c’est que d’autres ont plus de talent qu’elle, ça c’est insupportable, il faut que tout soit parfait, exactement comme Truc avec son site, ses posters, ses cartes de visite et ses expos, elle-aussi elle veut le même site que Truc, le même dispositif de posters, cartes de visite et expos, la même célébrité c’est essentiel c’est même le sel de la vie, sinon l’art n’aurait pas de sens, l’art n’aurait pas de sens, d’ailleurs elle s’en fout de l’art, c’est con l’art, ça ne sert à rien si c’est pour s’apercevoir qu’on a peinturluré toute sa vie entière et couché et peinturluré et couché : quel vide ! Non, c’est pas possible, ça n’aurait pas de sens, il faut coucher, draguer, cultiver, marteler le crâne de l’obsessionnelle réussite, il faut réussir, il faut passer à la télé, il faut passer à la télé, il faut passer à la télé, il faut passer à la télé, il faut passer à la télé, il faut passer à la télé, coucher, passer à la télé, coucher, s’entraîner à parler, toujours être poli, avec tout le monde oui madame, oublier le truc sanglant dans le ventre et les bites tordues de tous ces cons qui se sont quand même bien foutu de sa gueule et toutes ces heures à ne rien ressentir sauf des coups dans le ventre et l’angoisse de ne pas être célèbre, l’angoisse de finir en lambda dans du carton-pâte avec des couches-culottes pour vieux. Elle, elle veut être une icône en porte-jarretelles de cuir noir et qu’une foule l’acclame, elle veut être une peintre droguée et que tout le monde l’acclame, mais elle veut être un porte-jarretelles de cuir noir ça c’est sûr, ça lui correspond ce costume, par contre le problème c’est qu’elle sait pas jouir, elle est formidablement coincée, elle saurait pas jouir dans la foule, elle saurait pas tenir le micro, elle peut pas jouir parce que l’incroyable sentiment d’exception culturelle qu’elle a cultivé tout ce temps en elle, lui empêche de clairement ressentir toute la dérision que contient la vie à commencer par elle-même, et puis rire, jouir et dire bonjour aux gens c’est incompatible avec bottes en cuir noir et icône trash. Rire de soi-même c’est impossible, je ne suis plus une enfant elle se dit en écartant les cuisses. J’aurais l’air de quoi ? C’est impossible. Y arriver y arriver y arriver c’est amplifier sa condescendance et son sens du calcul, elle en est mortifiée de ne pas savoir jouir, c’est vrai que ferait-elle du micro ? Le sexe d’ailleurs c’est dégueulasse, faut le vivre en sourdine en cachette, on n’en parle même pas, la mort oui ça va encore, mais le sexe c’est pas vendeur, ça pourrait lui nuire de peindre du cul, ça pourrait reculer un peu plus l’accès à l’estrade de la fête foraine. Elle va souvent sur le site de Truc en se demandant quand est-ce que j’aurai les mêmes cernes que Truc et que j’aurai l’air aussi droguée que Truc et que je serai aussi célèbre, c’est pas vrai ça en met du temps. En attendant elle a très peur, très peur que d’autres deviennent célèbres avant elle alors elle les surveille du coin de l’œil elle a les boules elle y pense tous les soirs, et si Machin et si Machin... ? ça l’énerve vraiment, du coup elle fait pas de compliments, faut surtout pas faire de compliments, c’est se montrer faible ça que de faire des compliments, surtout à des gens qui risquent d’y arriver plus vite qu’elle, non faut pas aimer, pas ressentir et pas jouir, faut écraser, faut être très haut, la hauteur appelle la hauteur, je finirai par rencontrer des gens hauts et on ricanera dans les nuages et de temps en temps on jettera la cendre de nos cigarettes sur les humains tout petits tout en bas, ils feront cendriers ils boufferont nos mégots, je fumerai des cigarettes longues et fines et blanches, je ne verrai plus le sol, ça ne me regardera plus, au moins on pourra plus me toucher le cul, au moins j’arrêterai de peindre, au moins je serai un peu quelqu’un, je prendrai un petit quelque-chose des gens hauts qui m’entourent, je prendrai des petits quelque-choses de leur exception et je deviendrai comme eux et je ne serai plus rien, plus besoin de peindre, de coucher, de séduire, je serai sage, flottante et lisse, je me reposerai enfin, je n’aurai plus besoin de simuler des émotions qui n’existent pas en moi, je ne penserai plus, je rirai juste des fois à la fin des phrases de mes amis très hauts, mais c’est tout, je ne penserai plus, plus besoin de peindre, c’est chiant la peinture ça en met plein les ongles, le sexe ça en met plein la bouche, j’aime pas les mixtures, les décoctions, les mélanges, les salissures, les paroles des gens, ils me fatiguent, je serai enfin haute avec des gens très hauts, et on sera morts, et je serai morte et je serai tranquille, on badinera en l’air on fera des ho ho ho j’aurai les ongles manucurés on discutera de pop-art et de lave-vaisselle Philips, au fond j’en ai rien à foutre d’être trash, c’est pas mon truc le cuir, moi j’aime bien les dolls roses et Chantal Goya, j’aime bien les musiques douces, ça me gonfle le trash et les trucs sales, je suis pas comme ça moi, je déteste le sang, le sperme, les rires gras, les gros mots, la musique hurlante, j’adore Brassens, alors qu’est-ce que je ferai avec un micro ? Non moi ce qui m’intéresse c’est la foule, est-ce qu’il y a moyen de capturer une foule de la tenir en laisse de la promener tous les jours comme on promène ses chiens une foule à moi je veux une foule à moi je veux passer à la télé, et si la peinture ça suffit pas, je me recyclerai, j’inventerai un nouveau courant qui utilisera le fluo, des dolls fluos dans les nuages, peut-être que ça plairait, il faut que ça plaise, il faut que je réfléchisse à ce qui peut plaire à la foule et j’aurai ma foule, à moi, ma foule à moi, moi dans la foule et je serais dans ses mains on irait manger ensemble elle me quitterait pas, qu’est-ce qui peut lui plaire ? je suis prête à changer de medium s’il le faut, si tu le veux ma foule, je peux devenir n’importe quoi, mais tenir le micro ça je peux pas, chanter je peux pas, alors je peux faire du play-back en cuir noir jusqu’à temps de trouver des gens hauts, là je te parlerai plus ma foule, plus besoin de puer de coucher, je serai propre et je te regarderai plus et je jetterai mes cendres sur toi et t’iras au kebab toute seule ma foule pendant que moi j’irai dans des restaurants perchés très hauts et qu’on ira se faire vomir avec mes amis gigantesques.
12 juillet 2007
C’est un mec qui tombe en poussières et qui cherche de la Tequila, il joue à chat. Sur le balcon il se rajuste et il dit la bouche molle : Shimmy shimmy Lolita le type en face le prend plutôt mal et saisit le wok Tefal. Le mec qui tombe en poussière dit : tant pis si la dégradation l’emporte (cut). L’autre répond : la grandeur du capitalisme. Au fond ce qui est vachement intéressant c’est l’arrière plan : la cyber courgette avec sa femelle, de plus en plus ils ressemblent à un Jardiland, et sa femelle cramoisie avec ses marguerites fluos sur les seins bourgeonne. Le mec en poussières se désintéresse subitement du type à la Tefal, en même temps il devrait pas, parce que le danger vient toujours de là où on sait pas.
— Je suis devenu économique.
— Moi je suis un Benetton publicitaire.
— Ah ouais ? La soirée est chouette tu trouves pas ?
— Ouais, ça manque de Tequila.
— Ta respiration est logique.
— Je m’en fais pas. Oublions Adam Smith.
— Tu m’accélères le pouls.
— Normal, je suis un don permanent de quelque-chose.
— Je me qualifie non par mon but.
— C’est quoi ton but ?
— Vomir cette sale engeance.
— Vas-y comment t’es déprimé.
— Nan, je suis une offre sensible.
— Et moi un Luc Boltanski.
— Quel désir insensé.
— Bon. La Tequila ?
— J’sais pas. Tu sais où sont les toilettes ?
— Essayons de nous réorganiser.
— Je suis d’obédience soviétique. L’armée rouge.
— Tu sais où est la tequila ?
— Dis-moi t’es un vrai condamné à mort du prêt-à-porter ?
— J’suis pas un partisan de la censure.
— Moi je suis un enfant bleu.
— Bleu ? ça veut dire que tu prends de l’héro ?
— Tu t’es cru chez Sid ?
— Nan chez Sexe Multicolore.
— Moi j’suis un religieux de race indifférente qui embrasse sur la bouche.
On est vraiment bien ensemble à se palper le haricot devant des péplums, à commander des pizzas, j’aurais pas cru que ce serait toi, faut dire que t’avais le synapse un peu condamné à l’époque, faut dire aussi que tu sais vachement y faire, t’as du caractère, tu parles comme un moineau défoncé un mec qui serait né dans un caniveau, tu niquerais la gueule à Sarkosy, tu vois j’t’admire pas mais quand même t’en as dans le pinglot, tu bouges très vite et tu sues pas, t’es une lumière même dans des chiottes sur le rebord ou fracassé sur le sol à gicler de vomi, c’est allé forcément très vite, tes cheveux, ton nez, enfin tes dents, j’en ai mâché des pores j’t’apprécie presque, vraiment. Commande-moi encore une pizza, vas-y, viens on va danser encore à 2h contre les murs dans le carrelage vas-y on va encore se niquer la tronche, vas-y on va encore se comprendre, encore, on va se comprendre, encore, c’est fou, on n’en peut plus de se comprendre on y passerait des heures tellement c’est émouvant, on en ferait même des plats diététiques de se comprendre une vraie bonne étoile qui nous projecteur, ce que j’aime bien tomber sur le sol devant toi.
"Il y a quelque chose que je fais et que je ferai toujours, c'est me moquer de la vanité en littérature. Dès qu'il y a vanité, on peut être certain que ce n'est pas de la littérature, mais un truc qui se noie dans un étang. Et rien d'autre".
Dit Albert se rajuste.
Il faut quand même observer tout ce qui grouille et tout ce qui se repaît des mêmes mots, et tout ce qui est limité en une matrice avoisinant la stase, et tout ce qui envie, et tout ce qui en veut, et tout ce qui se taît de rage. (Albert se rajuste). Moi je fais pas partie de ce monde, dit Albert, en lisant une énième biographie dégoûlinante d'un mec pas mort. Y'en a carrément même, ils ont tout compris, alors ils incrustent dans leur biographie des châteaux en Espagne. Ça fait mouiller les 'tasses, mais lui Albert il bande pas. Il sait ce qu'il veut. Pas ça. C'est vraiment merdique comme les humains s'aiment pas. Mais c'est vrai que c'est pas vendeur d'être juste soi.
Ouais mais alors ? dit Albert.
Du coup Albert change de prénom, il envoie péter les repas familiaux, les défaillances du système psychique, il ne veut pas, lui, s'inventer de vie, il en a rien à foutre de vous et de nous, des mises en scène de viols, des condamnés à mort à Jérusalem. Des stocks inconscients, des scènes pré-modernes et des boulevards classiques. Des saynètes stéréotypées. Des avenirs qui se tordent le cou et des efficacités médiatiques. Des points de vue défendus et des chocs difficiles. Des achats rituels et des frissons triomphants. Des cascades antémodernes et des Premières Guerres mondiales. Des économies spectaculaires et des poings roulants. Des dépassements déceptifs et. Albert aime l'inassimilable et le brusque disjoint. Parfois aussi il s'aime bien, alors il va continuer à cultiver son jardin. Il sait bien ce qui gagne toujours : la liberté. Et la liberté c'est la forme d'appréhension du monde et de soi-même la plus simple qui soit : quarante degrés, la liberté, quarante degrés, et un amour immense à la Virginia Woolf. Après ça se multiplie et ça fait des petits. Des petits qui mentent pas. Qui puent pas le David Guetta. D'façon Albert lui, c'est plutôt l'esprit PMU. Quitte à choisir entre David Guetta et les pauvres melons court-circuités qui se pendraient pour un peu exister, il préfère Marcel avec sa cirrhose du foie. Marcel il est sympa. Il a ses séquelles mais il respire Marcel. Il cultive ses Goya. Il gymnase sous le bar.
Albert il vieillit, et il a fait son choix.
11 juillet 2007
Prolégomènes à une définition du mutantisme 1.0 [7]
Hack, musique, drogue & xentrifugues
"La mutation : c’est la clé de notre évolution, c’est elle qui nous a mené de l’état de simple cellule à l’espèce dominante sur notre planète. Le processus est long, et remonte à la nuit des temps. Mais tous les 2 ou 300 000 ans, l’évolution fait un bond en avant."
La mutation est un phénomène spontané, dû à des erreurs dans le processus de réplication. Cependant, dans certaines circonstances, le taux de mutations peut être augmenté considérablement (a) par des facteurs appelés agents mutagènes :
- les ondes (la musique) ;
- des substances chimiques (la drogue) ;
- une modification du système de retour à l’ordre, qui cesse alors de corriger les erreurs de réplications (le hack) ;
- surexposition chronique (ou par stages d'immersion), accélérée, parfois immédiate, aux cerveaux des autres, à leurs affects et leurs pensées (langage, image, son) ; aux informations, aux œuvres et aux savoirs (Internet, livres, voyage, dérive), souvent rendus disponibles par le hack : veille xentrifuge, ou xénotrope (qui fuit, ou qui va, ou échappe, vers ce qui est autre = xentrifugue). Cf. xénotropisme, ultraXentrifugueuse (b).
Si une mutation affecte les cellules germinales, elle est transmise aux descendants de l'individu mutant. Dans certains cas, cette mutation peut procurer un avantage sélectif ou au contraire être délétère, voire létale.
Exemple :
"La machine émet une radiation qui provoque des mutations chez un être humain normal.
– mais la mutation est contre-nature, l’organisme de K. la rejette, ses cellules ont commencé à se décomposer tout de suite.
– et cette radiation infecte aussi les mutants ?
– apparemment non, c’est le commun des mortels qui ne survit pas s’il est irradié."
(a) Mutations par troncation, insertion, délétion, décalage, déviation, blocage, bobinage, substitution, créolisation, oxymore, récession, erreur, synthèse, entropie, traduction (encodage-décodage-réencodage)…
(b) UltraXentrifugueuse : n. f.
1. Appareil pour l’entraînement des astronautes.
2. Appareil servant à extraire le jus des fruits, des légumes.
3. Dispositif servant à extraire les pensées des cerveaux. Centrifugeuses psychiques pour entraînement mutantiste.
[à suivre]
"La mutation : c’est la clé de notre évolution, c’est elle qui nous a mené de l’état de simple cellule à l’espèce dominante sur notre planète. Le processus est long, et remonte à la nuit des temps. Mais tous les 2 ou 300 000 ans, l’évolution fait un bond en avant."
La mutation est un phénomène spontané, dû à des erreurs dans le processus de réplication. Cependant, dans certaines circonstances, le taux de mutations peut être augmenté considérablement (a) par des facteurs appelés agents mutagènes :
- les ondes (la musique) ;
- des substances chimiques (la drogue) ;
- une modification du système de retour à l’ordre, qui cesse alors de corriger les erreurs de réplications (le hack) ;
- surexposition chronique (ou par stages d'immersion), accélérée, parfois immédiate, aux cerveaux des autres, à leurs affects et leurs pensées (langage, image, son) ; aux informations, aux œuvres et aux savoirs (Internet, livres, voyage, dérive), souvent rendus disponibles par le hack : veille xentrifuge, ou xénotrope (qui fuit, ou qui va, ou échappe, vers ce qui est autre = xentrifugue). Cf. xénotropisme, ultraXentrifugueuse (b).
Si une mutation affecte les cellules germinales, elle est transmise aux descendants de l'individu mutant. Dans certains cas, cette mutation peut procurer un avantage sélectif ou au contraire être délétère, voire létale.
Exemple :
"La machine émet une radiation qui provoque des mutations chez un être humain normal.
– mais la mutation est contre-nature, l’organisme de K. la rejette, ses cellules ont commencé à se décomposer tout de suite.
– et cette radiation infecte aussi les mutants ?
– apparemment non, c’est le commun des mortels qui ne survit pas s’il est irradié."
(a) Mutations par troncation, insertion, délétion, décalage, déviation, blocage, bobinage, substitution, créolisation, oxymore, récession, erreur, synthèse, entropie, traduction (encodage-décodage-réencodage)…
(b) UltraXentrifugueuse : n. f.
1. Appareil pour l’entraînement des astronautes.
2. Appareil servant à extraire le jus des fruits, des légumes.
3. Dispositif servant à extraire les pensées des cerveaux. Centrifugeuses psychiques pour entraînement mutantiste.
[à suivre]
09 juillet 2007
07 juillet 2007
05 juillet 2007
Prolégomènes à une définition du mutantisme 1.0 [6]
Une illustration des premières théories mutantistes
L’œuvre en ligne Réplicants [en cours] est surcodée mutantiste :
- technique et application du syntexte (outil/concept mutantiste) ; chaque texte [scriptopsie] d’une page environ est issu de [+-] 1-3 mois / 30-50 pages de notes ;
- utilisation de données et d’informations sans précédent permise par le Web (en particulier le p2p, qui a permis le visionnage accéléré de centaines d’œuvres cinématographiques [science-fiction, documentaires, fiction] dont des extraits-langage (jugés pertinent dans le cadre de l’œuvre) ont été extraits, déformés et mêlés aux notes personnelles, décimées et harmonisées au final) ;
- application de veilles combinées : veille scientifique, veille science-fictionnelle, veille fictionnelle, rendues en très grande partie possible par la mise en réseau, l’archivage des données en ligne et en libre accès (+ magazines scientifiques) ;
- support numérique, en libre accès immédiat : mise en ligne, au fur et à mesure de l’avancement, sur le blog collectif iinviidatiion ;
- exploration de figures mutantistes : réplicants, androïdes (Roy Batty, Léon), gynoïdes (Priss, Zhora, Rachel), dont une a atteint le "point de singularité I.A." (auto-réplication + auto-amélioration) (Rachel, Nexus 7), humain "handicapé" et/ou "spécial" (Isidore), humain "augmenté" + ou - cyborg (Rick Deckhard) ;
- l’auteur la déclare mutantiste.
Un tel surcodage (que l’on appellera un jour "cliché mutantiste") n’est pas nécessaire, mais permet ici de clarifier les choses et montrer l’une de ses directions.
L’œuvre en ligne Réplicants [en cours] est surcodée mutantiste :
- technique et application du syntexte (outil/concept mutantiste) ; chaque texte [scriptopsie] d’une page environ est issu de [+-] 1-3 mois / 30-50 pages de notes ;
- utilisation de données et d’informations sans précédent permise par le Web (en particulier le p2p, qui a permis le visionnage accéléré de centaines d’œuvres cinématographiques [science-fiction, documentaires, fiction] dont des extraits-langage (jugés pertinent dans le cadre de l’œuvre) ont été extraits, déformés et mêlés aux notes personnelles, décimées et harmonisées au final) ;
- application de veilles combinées : veille scientifique, veille science-fictionnelle, veille fictionnelle, rendues en très grande partie possible par la mise en réseau, l’archivage des données en ligne et en libre accès (+ magazines scientifiques) ;
- support numérique, en libre accès immédiat : mise en ligne, au fur et à mesure de l’avancement, sur le blog collectif iinviidatiion ;
- exploration de figures mutantistes : réplicants, androïdes (Roy Batty, Léon), gynoïdes (Priss, Zhora, Rachel), dont une a atteint le "point de singularité I.A." (auto-réplication + auto-amélioration) (Rachel, Nexus 7), humain "handicapé" et/ou "spécial" (Isidore), humain "augmenté" + ou - cyborg (Rick Deckhard) ;
- l’auteur la déclare mutantiste.
Un tel surcodage (que l’on appellera un jour "cliché mutantiste") n’est pas nécessaire, mais permet ici de clarifier les choses et montrer l’une de ses directions.
[à suivre]
Pour réagir, corriger, préciser, signaler une erreur, ajouter une idée, vous pouvez poster sur iinviidatiion, ou écrire à camerasanimales@gmail.com. Vos contributions pourront être utilisées (si vous l’autorisez ultérieurement) dans la rédaction du Manifeste Mutantiste 1.0.
Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [5]
L’avant-garde est morte nous sommes les zombies.
Ce que nous cherchons n’existe pas, il nous faut le créer.
Ce que nous cherchons n’existe pas, il nous faut le créer.
Œuvres / outils
Un but (vocation) du mutantisme est de créer des outils, des formes, des œuvres, des idées, des actes ; des agents mutagènes psychiques.
Petit à petit s’affineront les critères pour qu’une œuvre soit dite, ou pas, mutantiste. Les débats qui auront lieu autour de l’acception ou pas d’une œuvre dans le mutantisme seront précieux pour mieux en définir les contours.
Un premier critère (performatif) peut être de déclarer telle œuvre, travail (acte, idée, etc.) comme mutantiste (même si une telle déclaration n’est pas suffisante en elle-même).
Liste de quelques premiers outils / spécialisations mutantistes
Cette liste ci-dessous est divisée en musique / texte / image / actes / pensée ; cette division est peut-être insatisfaisante, voire rétrograde, et pourra être revue si nécessaire.
Cette liste est (très) incomplète, c’est une piste. Elle montre simplement que, puisqu’il y a autant de mutations que de mutants, l’intérêt du mutantisme pourra être de créer de nouveaux genres, de nouvelles spécialités individuelles, "orphelines", des hapax formels (formes n’ayant qu’une seule occurrence), des concepts-outils, des subdivisions ne correspondant parfois qu’à une seule personne, une seule occurrence. Encore une fois, une exploration plastique de la multiplicité (pensées plastiques), de ce qui est "autre" et "entre".
Cette liste est une base développable à l’infini, et dépendra des éventuels participants.
musique
- veille mutantisme musical [spécialisations possibles]
- chamanisme diy
texte
- création de nouveaux genres / catégories / formes ; premiers exemples : syntexe ; scriptopsie ; sneepll ; poé-science [ou poézscience (poésie-science)]
- prospectives d’écriture-vision par exposition prolongée à musique "extrême" (paramètres variables ; par exemple : très forte (volume sonore) ; très compliquée ; très violente ; très calme ; très "exotique" ; etc.)
- prospectives de vision par fouillage / découpage / collage / réassemblage de fragments-réalité (texte/mots)
- prospectives fictionnelles et prospectives imaginaire mutantiste
- extrêmisation des chaud-froids (contrastes de niveaux de langage, oxymores, etc.)
image
- prospectives imaginaire mutantiste (visuel)
- prospectives de vision par fouillage / découpage / collage / réassemblage de fragments-réalité (images)
- syntimage / synth-illement (appliquer le syntexte à l’image)
- prospectives interactivité
actes
- veille mutantisme corporel / comportemental / chorégraphique
- solutions logistiques - bases de repli mutantistes sur Terre (bases arrière)
- communication / médias / propagande
pensée
- prospectives imaginaire mutantiste (scénarios)
- veille mutantisme : science, science-fiction, fiction ; thinktank du bizarre, collection / accumulation données, synthèse et recherche point critique pensée ; exemples : 1 / 2
- tératologue d’une figure mutantiste (par exemple, spécialisation en zombies)
pensée
- prospectives imaginaire mutantiste (scénarios)
- veille mutantisme : science, science-fiction, fiction ; thinktank du bizarre, collection / accumulation données, synthèse et recherche point critique pensée ; exemples : 1 / 2
- tératologue d’une figure mutantiste (par exemple, spécialisation en zombies)
- dépdial, dépassements dialectiques [?]
- réflexion politique mutantiste
- réflexion mise en relation sciences, technologies, biotechnologies, et création artistique, poésie, pensée
- réflexion politique mutantiste
- réflexion mise en relation sciences, technologies, biotechnologies, et création artistique, poésie, pensée
[à suivre]
Pour réagir, corriger, préciser, signaler une erreur, ajouter une idée, vous pouvez poster sur iinviidatiion, ou écrire à camerasanimales@gmail.com. Vos contributions pourront être utilisées (si vous l’autorisez ultérieurement) dans la rédaction du Manifeste Mutantiste 1.0.
04 juillet 2007
03 juillet 2007
Prolégomènes à une définition du mutantisme 1.0 [4]
Mutantisme et multiplicité
Mutantisme = cellule de recherche sur devenirs multiples.
Il y a une infinité de mutants et autant de mutations.
Le principe du mutantisme est multidirectionnel, protéiforme (profusion de formes) et rêve d’un recueil de pensées extra-terrestres.
Le mutantisme dérive de la nature. L’intérêt mutantiste dans la nature est dans sa multiplicité. L’intérêt mutantiste dans la nature est dans une nature exprimant la multiplicité sans limite des choses. La nature est la multiplicité irreprésentable dont le mutantisme exprime les formes toujours renouvelables.
Les mutantistes recherchent en quelque sorte l’unité dans la multiplicité.
Les Mutantistes sont des proto-Réplicants et veulent échapper à l’uniformisation de la masse (à leur destin de Réplicant).
Au milieu de l’effondrement des systèmes unifiés de représentation, se densifient de masses uniformes. Pour échapper à ces kystes conformistes, le (la) Mutantiste s’engouffre dans la brèche d’une forme, d’une pensée (la pensée est matière comme terre ou son), dont il/elle pousse et exploite les possibilités au maximum.
Plus la compression normalisante sur nos vies sera forte, plus l’on verra surgir des singularités se taper la tête contre les murs (les murs de la "raison", du capitalisme, du bruit/brouillage ambiant...) et se tordre jusqu'au mutantisme.
Le mutantisme est une mise à jour, ou plutôt, une mise au jour (de ce qui est).
Puisque le corps social est incapable de révolution, certains corps-esprits individuels entament des mutations.
Mutantiser = hacker ; hacker = mutantiser. Le Mutantiste est proche de la figure du Hacker, à la différence que le Mutantiste n’hésite pas à hacker (mutantiser) sa propre tête, il prend aussi son esprit comme terrain de hacking.
Mutantisme = torsions et bonds psychiques explorant la capacité d’une forme à évoluer-involuer-dégénérer dans tous les sens et toutes les dimensions [= incidemment, exploration du cerveau par trajets psychiques divers] ; insistance sur l’aspect changeant et fluctuant de chaque chose et être ; plasticité exacerbée, capacité à se tordre dans tous les sens et s’engouffrer dans les lignes de fuite les plus ténues. [?]
Mutantisme = cellule de recherche sur devenirs multiples.
Il y a une infinité de mutants et autant de mutations.
Le principe du mutantisme est multidirectionnel, protéiforme (profusion de formes) et rêve d’un recueil de pensées extra-terrestres.
Le mutantisme dérive de la nature. L’intérêt mutantiste dans la nature est dans sa multiplicité. L’intérêt mutantiste dans la nature est dans une nature exprimant la multiplicité sans limite des choses. La nature est la multiplicité irreprésentable dont le mutantisme exprime les formes toujours renouvelables.
Les mutantistes recherchent en quelque sorte l’unité dans la multiplicité.
Les Mutantistes sont des proto-Réplicants et veulent échapper à l’uniformisation de la masse (à leur destin de Réplicant).
Au milieu de l’effondrement des systèmes unifiés de représentation, se densifient de masses uniformes. Pour échapper à ces kystes conformistes, le (la) Mutantiste s’engouffre dans la brèche d’une forme, d’une pensée (la pensée est matière comme terre ou son), dont il/elle pousse et exploite les possibilités au maximum.
Plus la compression normalisante sur nos vies sera forte, plus l’on verra surgir des singularités se taper la tête contre les murs (les murs de la "raison", du capitalisme, du bruit/brouillage ambiant...) et se tordre jusqu'au mutantisme.
Le mutantisme est une mise à jour, ou plutôt, une mise au jour (de ce qui est).
Puisque le corps social est incapable de révolution, certains corps-esprits individuels entament des mutations.
Mutantiser = hacker ; hacker = mutantiser. Le Mutantiste est proche de la figure du Hacker, à la différence que le Mutantiste n’hésite pas à hacker (mutantiser) sa propre tête, il prend aussi son esprit comme terrain de hacking.
Mutantisme = torsions et bonds psychiques explorant la capacité d’une forme à évoluer-involuer-dégénérer dans tous les sens et toutes les dimensions [= incidemment, exploration du cerveau par trajets psychiques divers] ; insistance sur l’aspect changeant et fluctuant de chaque chose et être ; plasticité exacerbée, capacité à se tordre dans tous les sens et s’engouffrer dans les lignes de fuite les plus ténues. [?]
[à suivre]
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Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [3]
Quelques figures privilégiées du mutantisme
Le robot, le golem, le mutant, l’androïde, le métamorphe, l’alien, l’extra-terrestre, le mal-formé, l’handicapé (physique, mental), le surdoué, l’inadapté, le freak, le monstre, le super-héros / supervilain / super-antihéros (voire super-neutre), le réplicant, le cyborg, l’ordinateur, la bête, les différents règnes vivants (animal, végétal, fongique, bactériologique), le vampire, le lycanthrope, le zombie, le caméléon, le transsexuel, l’hybride, le frankenstein, le cobaye (plutôt que le savant). Toutes formes expérimentant des sèmes différentiels, par soustraction, addition, mélange, émulsion, réaction, cristallisation de devenirs déviants.
Mutantiste = drogué(e) à la source des métamorphoses.
Le (la) Mutantiste peut autant être hyper-urbain que campagnard, agricole. Son élan procède autant de l’organique, de l’animal, de la forêt…, que de la technologie et la science.
[à suivre]
Pour réagir, corriger, préciser, signaler une erreur, ajouter une idée, vous pouvez poster sur iinviidatiion, ou écrire à camerasanimales@gmail.com. Vos contributions pourront être utilisées (si vous l’autorisez ultérieurement) dans la rédaction du Manifeste Mutantiste 1.0.
Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [2]
Contexte :
- Accélération sans précédent [comparable à / dépassant : feu, fer, roue, révolution industrielle ?] de la technologie : biotechnologie (neurosciences ; l’immortalité pour les riches d’ici 5 générations) ; nanotechnologie ; technologie de l’information (Internet) ; imminence Intelligence Artificielle (singularité technologique) ; premiers robots marchant, parlant, pouvant attraper des objets et exécuter des actions complexes. [la modernité, hier, semble déjà préhistorique]
- Crise métaphysique (crise des valeurs, de l’identité, de la vérité, de la morale, des religions et croyances, etc.) ; entre autres, crise du sacré sans précédent (civilisations sacricides).
- Mondialisation (effritement des états au profit des multinationales ; mise en réseau des habitants de la Terre) + Capitalisme intégré (domination des multinationales) + Spectacle intégré (uniformisation ; sécurité ; marketing-publicité ; fictions).
- Approfondissement de la domination anglo-saxonne par l’économie, la langue et la culture, via les canaux de communication qu'elle a souvent créé ; possibilité à terme d’une remise en cause ou d’un partage de cette domination par/avec les Chinois (voire les Indiens).
- Développement du biopouvoir et de tous les modes de contrôle (fichage des citoyens ; tests pupilles, salive, sang, peau… ; apologie de la transparence spontanée des citoyens, cristallisée par la « télé-réalité »), de surveillance (caméras, balises, puces) et de dressage (télévision) ; primauté accordée à la police et aux moyens de répression (CRS suréquipés [armures militaires, flashballs, täsers, caméras, gaz, tonfas, canons…], « robocops »), mise sous tutelle de la justice au service de la répression (comparution immédiate, prison ferme et fichage définitif pour tout manifestant et/ou protestataire s’exprimant autrement que par le vote).
- Faillite calculée de l’éducation, conformisme et individualisme de masse, modélisation de personnalités-type (axées pour les jeunes sur les fictions du spectacle, puis pour les adultes sur le travail au service des multinationales et de la sécurité, la consommation et le divertissement).
- Raffinement des drogues virtuelles (jeux, mondes persistants, séries TV 2.0, Internet ; imminence des technologies d’immersion complète dans le virtuel).
- Complexifications et remises en cause des théories de Freud sur l’inconscient : entre autres : l’inconscient serait structuré comme un langage (Lacan) ; structuré autant par la société et « le monde » que par la famille (Deleuze-Guattari) ; ascendance de la psychiatrie (médicamentation liée aux progrès de la biotechnologie) sur la psychanalyse, dont les critères et la validité sont en crise.
Eléments du contexte pouvant être utilisés dans la création mutantiste :
Tous, et en particulier :
- mise en réseau, Internet (net-art, net-écriture, spam, sites personnels ou collectifs…), hacking, création de vecteurs d’information libres ;
- utiliser mises en réseau singulières/inédites pour créoliser et créer de la différence ;
- possibilité d’amas de données et d’information sans précédent ;
- biotechnologie (bio-art) ;
- création de robots non-utilitaires et non-divertissants ;
- imaginaire et prospectives autour de la technologie du 21e siècle ; exemple : prospectives sur les pensées des robots ;
- imaginaire et prospectives autour d’un gouvernement mondial, et sur la possibilité d’une Confédération Galactique ; exemple : prospectives sur les pensées des extra-terrestres ;
- prospectives (pensée, philosophie, politique) autour d’éléments pour une/de nouvelles métaphysiques, valeurs, morales, organisations sociales, etc. ; entre autres, un bilan du christianisme (par ses héritiers ou non) paraît nécessaire ;
- utilisation de nouvelles technologies (logiciels informatiques, appareils numériques, etc.) pour de nouvelles formes (exemple : "poésie numérique") ;
- écriture : ce que l’on a appelé "science-fiction" devient un genre majeur ;
- les genres littéraires 17-20e siècles sont caducs, la littérature devient une subdivision de la neurobiologie ;
- nécessité de création (et de sauvegarde) de formes et modes de pensée échappant à l’uniformisation dominante ; les Mutantistes sont des proto-Réplicants qui veulent échapper à l’uniformisation de la masse.
Signe de reconnaissance (?) : l’œil des caméras animales.
La liste des "éléments du contexte pouvant être détournés dans une optique de création", ici bâclée pour des raisons pratiques, est infiniment plus longue et reste à complèter. [Liste à retravailler]
[à suivre]
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Prolégomènes à une définition du mutantisme 1.0 [1]
Contrairement à l’Oulipo ou à une grande partie de ce qu’on appelle parfois "poésie numérique" (et aussi, poésie générative), le mutantisme n’entend pas poursuivre une recherche formelle vide de sang et de nerfs. Pour comprendre cela, il faut avoir compris la notion de "caméra animale" : caméra et animale. Technologie, foisonnement de formes et d’abstractions, soit ; mais toujours en lien profond avec l’expressivité.
[Ce point nécessitera sans doute des précisions voire corrections ultérieures, car quelque chose est certes fascinant dans l’inexpressivité que l’on prête souvent aux machines, et la notion de "neutre".]
L’un de nos objectifs sera de "resserrer" la notion de mutantisme. En effet, le mutantisme a été de prime abord imaginé sur la base suivante : fascination pour la multiplicité des formes, la polymorphie, le multidirectionnel, pour la boue d’où émerge des formes toujours nouvelles, en rapport avec un environnement technologique et informationnel évoluant à une vitesse sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en rapport, parfois en réaction, parfois en mimétisme, parfois en anticipation : en symbiose, acceptée ou contestée. Le mutantisme pourrait être une pelote d’ADN expérimentant toujours et incessamment des formes différentes, explorant le possible, la plasticité, de la matière, de la pensée, de l’imaginaire ; une vague jamais identique, au relief toujours renouvelé.
Cette idée restera au cœur du mutantisme, mais devra petit à petit être corrigée, augmentée, précisée : en effet, la plupart des œuvres et actions humaines, pourraient, avec quelques ajustements, correspondre à cette prime définition, englobant la plasticité et la multiplicité des formes. Or, nous sentons, autant que nous pensons, que dans ce mot, mutantisme, existe quelque chose de présent, d’à venir, une potentialité inouïe, forte ; nous sentons, autant que nous pensons, qu’il correspond au devenir, au sens profond, à l’un des devenirs spécifiques, de notre époque.
Ce ne sera pas chose aisée, et peut-être, dans un premier temps, voire probablement jamais, n’atteindrons-nous pas nos objectifs. ("Le combat, l’essai, la recherche, valent autant que la victoire et l’accomplissement" !)
[à suivre]
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[Ce point nécessitera sans doute des précisions voire corrections ultérieures, car quelque chose est certes fascinant dans l’inexpressivité que l’on prête souvent aux machines, et la notion de "neutre".]
L’un de nos objectifs sera de "resserrer" la notion de mutantisme. En effet, le mutantisme a été de prime abord imaginé sur la base suivante : fascination pour la multiplicité des formes, la polymorphie, le multidirectionnel, pour la boue d’où émerge des formes toujours nouvelles, en rapport avec un environnement technologique et informationnel évoluant à une vitesse sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en rapport, parfois en réaction, parfois en mimétisme, parfois en anticipation : en symbiose, acceptée ou contestée. Le mutantisme pourrait être une pelote d’ADN expérimentant toujours et incessamment des formes différentes, explorant le possible, la plasticité, de la matière, de la pensée, de l’imaginaire ; une vague jamais identique, au relief toujours renouvelé.
Cette idée restera au cœur du mutantisme, mais devra petit à petit être corrigée, augmentée, précisée : en effet, la plupart des œuvres et actions humaines, pourraient, avec quelques ajustements, correspondre à cette prime définition, englobant la plasticité et la multiplicité des formes. Or, nous sentons, autant que nous pensons, que dans ce mot, mutantisme, existe quelque chose de présent, d’à venir, une potentialité inouïe, forte ; nous sentons, autant que nous pensons, qu’il correspond au devenir, au sens profond, à l’un des devenirs spécifiques, de notre époque.
Ce ne sera pas chose aisée, et peut-être, dans un premier temps, voire probablement jamais, n’atteindrons-nous pas nos objectifs. ("Le combat, l’essai, la recherche, valent autant que la victoire et l’accomplissement" !)
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02 juillet 2007
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01 juillet 2007
sounds of staticsm (flowers of flesh in the air)
mes yeux rip pissent brûlent après le blackout, ça se retexture comme une syncope (d|s)ans le réel. on s’est pris la tête pour savoir si une IA (intelligence artificielle, fffffff) disposait d’un bouton RESET et si elle en avait l’exclusivité de l’accès et de l’usage. je vois des formes polydimensionnelles, je palpite. je te nourris parasite, satUUUre, tu marches dans la rue, machines. m’ont pelé les yeux, ça chuchotait, Y mergé camérachines metamorphosens. chrome dans la purulence.
je dilate tellement que je collimate sur le ciel (leur dénomination commune, celui de Nurth, là).