Prolégomènes mutagénétiques 1.0 [9]
Quelques premiers outils mutantistes (2) : scriptopsie, film mutantiste, synthimage
Scriptopsie : condensé d’esprit, polaroïd de crâne, archivage compacté de données mentales, prélèvement d’échantillons de langage-texte. La scriptopsie est à la pensée ce que l’autopsie est au corps, ou la boîte noire à un avion. Elle peut être produite avec la technique du syntexte.
"Des fragments de cette conscience peuvent et pourront être transférés dans d’autres corps, par l’opération de la lecture de ses scriptopsies."
Pourquoi la scriptopsie ?
La littérature n’est pas qu’un générateur de fictions, d’"histoires", de scénarios, même si beaucoup la cantonnent à ça, ce qui la tue. Cette spécialisation la tue, car le cinéma et le virtuel font ça mieux qu’elle, avec plus de moyens sensoriels, de puissance technique, de suggestion.
Ce qui sauvera ce qu’on appelle la littérature est qu’elle peut être un relevé sismique des pensées, des états nerveux, des pulsions humaines : un moyen de connaissance. Son intérêt est autant littéraire que scientifique. Elle constitue un moyen biotechnologique de témoignage et connaissance du vivant, de la pensée humaine sous forme langage.
Issue de la théologie, la littérature devient ainsi une subdivision de la neurobiologie.
Nous faisons cette proposition. La littérature est une subdivision de la neurobiologie : l’exploration de la conscience a des fins de compréhension de l’humain et de l’univers.
Ou plutôt, dans notre volonté de puissance-poésie [la vodpoïssance], nous aimerions cancériser, gangrener la neurobiologie jusqu’à en faire une subdivision esclave de la littérature. Les écrivains, les poètes, sont des savants fous et sont leurs propres cobayes.
Film mutantiste : application du syntexte à la vidéo : comprimages, film d’information accélérée, entre la vidéo et le diaporama, vortex filmique protéiforme : prendre pour exemple les images stroboscopiques du clip de Den Harrow Future brain [1:46-2:03 ; 2:54-3:10] (1984, clip visionnaire quant à ce qui sera plus tard l’afflux d’informations Web) ; le film mutantiste est un magma concentré de données, de signes, sur le monde et sur l’humain (plusieurs options : a/ défilement d’images rapide mais pas trop, restant au-dessus du subliminal ; b/ film d’images subliminales, si rapides qu’on ne "voit" rien, sinon une forme mouvante), un magma à vocation éducative.
Les images défilant à toute vitesse constituent un archétype de vision en état de conscience modifiée, comme en témoignent certaines visions sous transe, ou certaines visions-EMI (expérience de mort imminente), ou certains états oniriques rares. Jérémy Narby décrit ainsi une vision sous ayahuasca (il parle d’une "télévision de la forêt", avec une dimension de connaissance) :
"Je me mis à vomir des couleurs et quittai mon corps pour voler au-dessus de la Terre. Je vis des images défiler à une vitesse ahurissante, par exemple les nervures d'une main humaine alternant avec les nervures d'une feuille végétale. Les visions défilaient sans relâche, je ne pouvais les retenir toutes. »
Ou encore : "Je voyais des images kaléidoscopiques devant mes yeux. Des images inondaient ma tête. Dans mes notes, je les décris comme "inhabituelles ou effrayantes : un agouti qui montre ses dents et dont la bouche est ensanglantée, des serpents multicolores, très brillants et scintillants, un policier qui me fait des problèmes, mon père qui me regarde d'un air soucieux"... Je vole dans les airs, des centaines de mètres au-dessus de la terre, et, regardant en bas, je vois une planète toute blanche. Je ne vois plus que des images confuses, dont certaines à contenu érotique, comme un femme avec vingt seins ! Je vois une feuille verte, avec ses nervures, puis une main humaine, avec les siennes, et ainsi de suite sans relâche. C'est impossible de se souvenir de tout."
Ces visions indiquent une direction à prendre pour le film mutantiste (un stroboscopisme encyclopédique).
Synthimage : puzzle de la réalité. Application du syntexte à l’image. Cf. certains collages de Stéphanie Sautenet, François Richard, réalisés à partir de centaines voire milliers d’images découpées en petits fragments et assemblés en synthillement [partie à développer ; réfléchir également à l’équivalent sonore, l’intérêt, la pertinence et la possibilité d’un équivalent sonore au syntexte].
Scriptopsie : condensé d’esprit, polaroïd de crâne, archivage compacté de données mentales, prélèvement d’échantillons de langage-texte. La scriptopsie est à la pensée ce que l’autopsie est au corps, ou la boîte noire à un avion. Elle peut être produite avec la technique du syntexte.
"Des fragments de cette conscience peuvent et pourront être transférés dans d’autres corps, par l’opération de la lecture de ses scriptopsies."
Pourquoi la scriptopsie ?
La littérature n’est pas qu’un générateur de fictions, d’"histoires", de scénarios, même si beaucoup la cantonnent à ça, ce qui la tue. Cette spécialisation la tue, car le cinéma et le virtuel font ça mieux qu’elle, avec plus de moyens sensoriels, de puissance technique, de suggestion.
Ce qui sauvera ce qu’on appelle la littérature est qu’elle peut être un relevé sismique des pensées, des états nerveux, des pulsions humaines : un moyen de connaissance. Son intérêt est autant littéraire que scientifique. Elle constitue un moyen biotechnologique de témoignage et connaissance du vivant, de la pensée humaine sous forme langage.
Issue de la théologie, la littérature devient ainsi une subdivision de la neurobiologie.
Nous faisons cette proposition. La littérature est une subdivision de la neurobiologie : l’exploration de la conscience a des fins de compréhension de l’humain et de l’univers.
Ou plutôt, dans notre volonté de puissance-poésie [la vodpoïssance], nous aimerions cancériser, gangrener la neurobiologie jusqu’à en faire une subdivision esclave de la littérature. Les écrivains, les poètes, sont des savants fous et sont leurs propres cobayes.
Film mutantiste : application du syntexte à la vidéo : comprimages, film d’information accélérée, entre la vidéo et le diaporama, vortex filmique protéiforme : prendre pour exemple les images stroboscopiques du clip de Den Harrow Future brain [1:46-2:03 ; 2:54-3:10] (1984, clip visionnaire quant à ce qui sera plus tard l’afflux d’informations Web) ; le film mutantiste est un magma concentré de données, de signes, sur le monde et sur l’humain (plusieurs options : a/ défilement d’images rapide mais pas trop, restant au-dessus du subliminal ; b/ film d’images subliminales, si rapides qu’on ne "voit" rien, sinon une forme mouvante), un magma à vocation éducative.
Les images défilant à toute vitesse constituent un archétype de vision en état de conscience modifiée, comme en témoignent certaines visions sous transe, ou certaines visions-EMI (expérience de mort imminente), ou certains états oniriques rares. Jérémy Narby décrit ainsi une vision sous ayahuasca (il parle d’une "télévision de la forêt", avec une dimension de connaissance) :
"Je me mis à vomir des couleurs et quittai mon corps pour voler au-dessus de la Terre. Je vis des images défiler à une vitesse ahurissante, par exemple les nervures d'une main humaine alternant avec les nervures d'une feuille végétale. Les visions défilaient sans relâche, je ne pouvais les retenir toutes. »
Ou encore : "Je voyais des images kaléidoscopiques devant mes yeux. Des images inondaient ma tête. Dans mes notes, je les décris comme "inhabituelles ou effrayantes : un agouti qui montre ses dents et dont la bouche est ensanglantée, des serpents multicolores, très brillants et scintillants, un policier qui me fait des problèmes, mon père qui me regarde d'un air soucieux"... Je vole dans les airs, des centaines de mètres au-dessus de la terre, et, regardant en bas, je vois une planète toute blanche. Je ne vois plus que des images confuses, dont certaines à contenu érotique, comme un femme avec vingt seins ! Je vois une feuille verte, avec ses nervures, puis une main humaine, avec les siennes, et ainsi de suite sans relâche. C'est impossible de se souvenir de tout."
Ces visions indiquent une direction à prendre pour le film mutantiste (un stroboscopisme encyclopédique).
Synthimage : puzzle de la réalité. Application du syntexte à l’image. Cf. certains collages de Stéphanie Sautenet, François Richard, réalisés à partir de centaines voire milliers d’images découpées en petits fragments et assemblés en synthillement [partie à développer ; réfléchir également à l’équivalent sonore, l’intérêt, la pertinence et la possibilité d’un équivalent sonore au syntexte].
[à suivre]