.

 


31 janvier 2007




Lilith.

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30 janvier 2007




pendular colors of urban routine


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concreete

00 : 04, journée tarie, merde asséchée. next day donc. Jhonn Mantisse scrute son verre de vin palantir, l’accusant presque d’avoir semé la saugrenue, l’hypothèse algébrique qu’il pressentait pourtant de devenir dare-dare damoclès drue : LES MURS SONT LA SURJECTION.

01 : 06, streamtired, le mol sexe, tord l’œil vers le verre encore l’accuse cette fois pour deux, Jhonn Mantisse fête purpurin son émergence + 2dys, sur un hymne quantech. ?-quoi : on a l’à-propos qu’on mérite après tout ad hoc or not.

... invidé par n(cqls)² à 02:37








step 10 my head full of screaming sleep


... invidé par cocolinoNEVERdie à 00:02





29 janvier 2007




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MY FUCKIN' HEAD !!!

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28 janvier 2007




step 9






















le pull de jean brad pour avoir bien chaud l'hiver ou quand mélancolie fait cessession.

... invidé par cocolinoNEVERdie à 14:25





27 janvier 2007




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Step 8

"vas y" que j'lui dit, "bouge ton Uq", certes mon ombre rétrécie du kiki me suit mais sérieux j'lai pas invitée et surtout qu'elle traîne la patte alors qu'oui ah ça j'croise des gens en récitant une mantra magique à propos de sens et de fil et d'apathie qui runs runs que ça m'protège que ça m'distrait et qu'ça caille surtout je viens juste de faire 3000 pas dans le vent et qu'ça pelle bordel heureusement jean brad m'a prété un pull blanc éponge le sang en t'as vu t'as vu cette fois c'est ma vessie je lui donne 5000 pas avant d'exploser plus 100 avant que l'information ne remonte à mon cerveau, déjà mes clefs qui me tailladent la main.

... invidé par cocolinoNEVERdie à 04:18





26 janvier 2007




FUCK MY HEAD !!!

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Et je me dirigeais vraisemblablement dans une direction imprécise, accompagné d'une ombre qui n'était pas la mienne, rétrécie.

... invidé par estragon à 11:00





25 janvier 2007






... invidé par cocolinoNEVERdie à 12:40





24 janvier 2007




anamorphosis IV


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le mutantisme aura plein de subdivisions (yop)

dont une qui sera le chamanisme diy :)
ici lancé comme ça illico

-headbang-

GLOIRE AU SERPENT COSMIK

... invidé par saihtaM à 17:01





-Je suis ennuyé
Je ne peux dormir aucun et il a voulu coller un candybar à l'intérieur de moi,
il est juste là-bas, je pense que son dernier amant était cet ami marié beaucoup plus vieux de son père,
il est juste un peu étrange....
Juste l'obtention d'un message de vous me tourne on.

-Tu es vraiment fanatique sexuel !
Pourquoi ne fais tu pas l'essai rencontre garçon pour baiser sur le tissu ??
Ma question est ordinaire, mais le bout peut-être :-P
en tout cas je te mettrai bien à quatre patte et te doggy style à fond là

-J'aime le style chienchien, même le son.




... invidé par cocolinoNEVERdie à 14:14





23 janvier 2007




alors ça LES MURS SONT LA MESURE
le crâmur que j’l’appelle où les nuages font des taches
par ex.
ample pendant pendant lequel : les drones se concassent sur le concave envers mais jamais le cassent
breake ces mots sur nappes
& étale lai 1 s/ les autres
breake ces nappes en mots
contre/comme le film retors que tu as laissé
se dérouler devant tes yeux nimbés autopilote
traduis tes drones / traverse les murs
défais-toi de la mesure - en base de toi code la défaite de l’ordre drapé
malgré marqué d’une entropie que remonter tu t’évertues peut-être à tort si en rebours ne gît
: l’erreur

... invidé par n(cqls)² à 02:10





22 janvier 2007




Ordure pelure césure guipures alexandrin vin serein prélude flûte ordure gêlure
Misanthrope chemin terrain vain humains.

Monsieur Pirliput la goutte-nez monsieur Pirliput s’attend massacre se crache sur l’omoplate s’attache se gratte. Salaud d’enfant parti Simone décrépie. Monsieur le tuyau sans relâche dans son jardin empoisonné le fond de l’univers le fond du frigidaire Caprice des Dieux cirrhose des deux, carton papier pâte en tubercule au fond du ventre. Monsieur Pirliput pour un couscous ferait n’importe housse. N’IMPORTE HOUSSE, dans la rue la pétasse, N’IMPORTE HOUSSE dit Pirliput au vent relâche.

Ce soir l’hiver mord, un an est passé, les stries congelées, l’œil dans les foies, les silhouettes amènes, les magasins austères, le nombril dans le nez. Monsieur Pirliput coup de vent se frictionne ablutionne se démonte se triture s’affectionne et s’asperge, se conditionne au mouvement glacé des ivrognes. La fin du monde dans les mains de Simone. La fin du monde dans les mains de Salaud.

Mais où est Salaud. Le fils ingrat.

On prend un rejeton, on lui fout dans le mirliton une pincée de savon d’affection de citron, un petit crustacé pour la fête des mères, puis le connard se casse. Matthieu le Salaud s’est cassé mois de mai joues creusées par son renard d’héroïne la camée, ses petites dents jaunâtres ses mystères à points rouges dans la plante des pieds cadenassés. Et sur les genoux. Et sous les oreilles. Et dans les cailloux de Matthieu môme six ans grandi salaud maintenant la mort de l’hiver dans chambre du salaud.

Monsieur Pirliput Bastille et Printemps, vitrines chevauchée, klaxons, les carrefours embusqués et les rivières de bastons de batailles entre piétons amochés ta mère la pute en Chanel. Monsieur Pirliput a trente ans dans le journal Le Monde, quarante ans dans la boulangerie Facocille, cinquante ans, la rue se dresse, souvenirs à exterminer, son corps grandit rapetisse grandit rapetisse désordonné dans les embûches du passé des souvenirs, les souvenirs les guerres, la Simone et petit baluchon. Baluchon paumé héroïne squat le monde marche sur la tête maintenant, LE MONDE MARCHE SUR LA TETE monsieur Pirliput pense à enfant petites paumes balançoire et maintenant le vide infini le vide infini Matthieu cassé dans grand monde cassé.

Pirliput se retrouve dans baignoire le soir et Tiercé.

... invidé par estragon à 22:38





21 janvier 2007




L'honneur des loners

La bouteille de Martini que j’ai trouvé chez Tatie, après sa mort, et que j’ai toujours dans mon frigo : quand je veux me souvenir d’elle, je bois quelques gouttes de cette bouteille.

... invidé par saihtaM à 17:48





Quelques trucs

Mehmet qui m'incite à chier à la turque, m'expliquant qu'il a été prouvé scientifiquement que "la position accroupie est celle qui permet de se vider les boyaux le plus efficacement et le plus complètement".

Le concert dans un squat à Londres (squat que j'ai mis des heures à trouver) où j’ai rencontré Headache.

L'association tourangelle organisatrice de concerts hardcore straight-edge Al-Yauma, invitant au "pogo respectueux", et apposant sur ses affiches et flyers et tickets de concert le logo "pogo macho pogo bobo".

Manger les courts-circuits par la racine.

Quand rapper est réciter la leçon de la société.
Et quand rapper est délirer la leçon de la société.

Suis éponge blessée qui pense soigneusement ses plaies.

... invidé par saihtaM à 17:35





19 janvier 2007




version 7.1 :0ver__

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version 1.2 :Evo 2.0

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18 janvier 2007




- zer0 -

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Tribute to the past - steppe 4

C’est devenu immobile pour 28 et il n’a plus soufflé mot. C’est devenu immobile, la vie est devenue immobile : il ne fallait plus bouger pour que ça ne s’agrandisse pas. Il se promenait entre les meubles et les objets, veillant à ce qu’elle ne suppure pas trop à l’air, qu’elle n’empoisonne pas l’espace, il espérait qu’elle cicatriserait vite, malheureusement très rapidement ça s’est gangrené. Il est resté relativement immobile à ne pas trop respirer et c’est monté. Il avalait des petits cachets pour se tenir tranquille mais tandis qu’il divaguait on le regardait de travers parce que ça commençait à puer. Il décida de porter plainte.

— Bonjour monsieur (il soupira). Alors ? C’est pour quoi ? Fausse bonhomie, assurance maquillage réflexe de survie.
— Je viens pour porter plainte contre X.
— Bien. Quel est l’objet de votre plainte ?
— Je n’ai jamais cicatrisé.
Il redresse le nez.
— Monsieur y’a des gens qui travaillent ici, on n’a pas le temps pour vos plaisanteries.

28 s’était cru dans un roman à partager ses métaphores, à développer aux nez de gens réels qui souffraient de leur condition humaine mais ne la mouftaient pas avec leurs pauses de machines à café et le train de banlieue de merde, il avait cru bon venir insulter ces gens de son esprit non coopératif et très malpoli, ambitieux dans sa pose malheureuse, s’imaginant que, quel humour, quelle poésie. On l’envoya bouler, il eut un peu honte de sa grandiloquente maladie qui le suivait partout et qu’il avait cru bon souligner.

28 s’était offert cette incartade en pays civil et normé le 12 avril. Il commençait à se dire que c’était pas drôle. Surtout pas lui depuis que tout s’était immobilisé et qu’il vivait dans une nuque en carton.

28 avait rencontré 13 dans la galerie des Vertus, et 13 semblait manifestement avoir d’autres centres d’intérêt que 28, à un tel point qu’il ne savait même pas que 28 s’appelait 28. 13 semblait désabusé, vastement détérioré. Le monde fluait autour de 13 sans qu’il lui accorde la moindre importance, ni ne le creuse de ses doigts ainsi que le faisait 28. 13 peignait des suicides, indifféremment. On pouvait y trouver à redire, juger la chose néfaste, ou bien s’extasier pauvrement, néanmoins 13 s’en foutait aussi de ça, 13 poursuivait un but inexorable qui lui échappait et qui fascinait 28.

28 ne savait que faire avec sa gangrène. Bientôt il dut se séparer d’une partie de lui-même. Il partit sans laisser d’adresse. 13 ne lui parlait toujours pas. Quand 28 revenait à la galerie, afin de se sentir brièvement exister, 13 était posté contre le mur à regarder ses pieds tandis que pas mal de gens discouraient sur la pêche des truies en eau douce, le CPE et les caïlleras. 28 ne pouvait se résoudre à aborder 13 parce que ses mots auraient lapidé le reflet de 13, 13 en lui répondant serait devenu un autre 13, se colorant de sons inappropriés, en inadéquation avec l’image que s’était bâtie 28 à l’endroit de 13.

13 ne plaisait pas. Pour diverses raisons. Il puait lui-aussi – ce qui avait particulièrement attiré l’attention de 28. C’était un mélange de tabac, de vie dissolue, un contre-courant glauque, en tout cas pas une cicatrice. Plutôt l’odeur de la colère. 13 semblait dissout de colère. En de multiples petits fragments qu’il laissait choir près de lui ou de ses interlocuteurs.

28 par l’intermédiaire de 15 avait trouvé refuge dans un hangar, non pas abandonné, mais propriété négligée d’une madame Brêleta, qui tenait une grosse galerie en fusion légèrement cinglée. Dans le hangar il y avait un évier, très large et très sale et de l’eau froide. 28 grelottait quand il devait laver sa cicatrice. Il dormait sur un matelas pneumatique, dans un sac de couchage tout habillé.

... invidé par estragon à 20:42






... invidé par cocolinoNEVERdie à 11:48





"Little Boy"

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17 janvier 2007





... invidé par cocolinoNEVERdie à 23:01





keep the seed :: thinking hypersphere

décidemment les lambeaux e-cervelés comme des comètes crâniennes au milieu des toiles dans le ciel – si bien que clusteraliste la Machine freeze un instant inerte puis devient t+1 nanoshit inertielle non linéaire et ghoste à sa manière un potentiel chaos hérissé de tempos engrenages pour le bluff des familles
bref
les toiles dans le ciel cachent
éventuellement
les dénominateurs constellés
est-ce alors peu de dire qu’on a cons peu à peu perdu le focus _ déféqué à l’arrière de babylone

... invidé par n(cqls)² à 00:44





16 janvier 2007




INCUb


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C’est aujourd’hui en fait, c’est aujourd’hui Martin le constate, c’est aujourd’hui mon dieu qu’il la contemple dans le verre rétrécissant de sa chope de bière, c’est aujourd’hui que Sonia petit chat est assise en face de lui. C’est aujourd’hui. Il est stupéfait. Il est moite derrière son petit œil rond luit dans le verre déformant, contemple vermoulu les diodes de la fille.
— Martin ?
— Ferme ta gueule connasse.
— Ça va pas t’es malade ?
Il répond pas, il se lève assez brutalement, il prend le Parisien.
Soudain en sortant des toilettes il passe près de lui. Du sang gicle. Sonia le retrouvera là une heure plus tard. Plus tard elle raconterait à Pasole que c’était un type pas net, un écrivain. Après elle jouerait avec une mèche de cheveux et elle rigolerait en gonflant ses seins.

***

Elle avait soigné sa mascarade névrosée, troué ses chaussettes, dilaté ses habits, et même sa vie qu’elle avait volontairement ternie, parce que déjà elle pensait à sa biographie. Elle se perdait en graves exclamations qui vous apprenaient que "le ciel est comme un clafoutis au cerises qui mérite bien plus que la faim dans le monde – jip". Sa glotte déglutissait des fractions de moi, qui au final s’empilaient en petits tas et me saturaient l’atmosphère. Je la laissais dire, je la laissais fourrer ses doigts dans le crâne des vieux.

***

Marie suçait des glands, Martin se désintégrait dans un sous-sol, A* que personne ne cernait vraiment, écrivait fou-furieux dans une cave contiguë, Allerton sentait le jus couler entre ses cuisses, ça foirait grave. Ils étaient là, tous mourant comme des chiots, à bâtardiser l’impossible, leurs petites semelles égarées faisaient des schruik schruik dans tout Paris. Danger avait besoin de sous. Il flairait chez Martin (et ses coups sourds multiples et répétés dans les parois de sa cave la nuit – et ses insomnies convulsives et sa petite lampe éclairée jusqu’à l’aube) il sentait bien la possibilité d’un roman mais Martin restait muet. Pas de roman. Il faisait non de la tête, non je te dis pas de roman. Il faisait chier Martin, fallait de la rouille, du bifton sanglant. Fallait s’acharner, faire aboutir le concept. C’est alors qu’A* accoucha d’un beau morceau de béton en relief, qui faisait à peu près trois-cent pages. Paf, on briefa Jeannot Plantier, Danger appela ses anciennes maîtresses attachées de presse bourgeonnantes de ridules nettoyées à la soude caustique. Nouveau concept. Une galerie d’art édite des livres de dérangés. C’est pas nouveau remarque, glisse Sibilia. Ta gueule grosse pute, j’te dis qu’c’est concept. Il allongea un long doigt raide vers le cendrier et tapota sa cigarette.

... invidé par estragon à 21:58







Memories in cage always do the rules.

... invidé par estragon à 15:40





15 janvier 2007







... invidé par cocolinoNEVERdie à 21:53





Dé-sa-gré-ger-le-sou-ve-nir.

Back in the steppe.

... invidé par estragon à 12:47





14 janvier 2007




NU

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13 janvier 2007




at the outskirts of Rome they were lurking in the sky
[SeenThroughVoid rmx]




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10 janvier 2007




|SEVEN|

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08 janvier 2007




Je passais par là, je passais souvent près des béquilles dans ta bouche je passais par là entre tes dents le colimaçon qui suçait je passais souvent, je passais juste justement tu ne voyais rien il y avait des ciseaux dans ton œil, les branches d’arbre le serveur, je tournais claqué, je tournais cimenté, je tournais givré, je tournais court par là Saint-des-Prés, je passais dans ton œil accidenté je grimpais au serveur je demandais l’addition à l’arbre je tournais les oiseaux dans la tasse avec la cuillère argentée, je passais souvent aiguillé, je passais, je ne faisais que passer, souvent près de toi, tes entrailles, le boucher, les délices et la viande, les côtes qui piquaient les avarices je passais par là dans ton œil accidenté, je ne faisais que passer.

... invidé par estragon à 22:09





07 janvier 2007




Who is Martin Gale ?
Un flux et reflux entre protocole nominal identitaire et protocole modal fictionnel.


N’avons-nous donc connu personne
pour écrire ici comme si
les lendemains
dépendaient d’un mot
la fuite et le sale temps
du type à ma gauche
me frappe de son crâne
dans les métros replié le drame
du t’as pas une clope perpétuel
sur le banc des phalanges crasses
les dérives sèches
de demain m’indiffèrent



Ce matin je m’arrache une dent et débriefe avec Jo mes trente ans accumulés à vivre en muselière la sourdine tenace. Je comprends assez bien que le parcours est déjà terminé. Qu’il n’y a plus d’espoir. Que nous allons nous confondre. Que peut-être l’un sera mort avant l’autre. Que tous les débris seront poussières, que rien n’aura servi. Que beaucoup ont vécu ainsi, sans que rien ne serve, ils n’en sont pas morts pour autant ou plutôt si, mais ça ne leur faisait rien.

Je démêle avec Jo ce qui me reste de poitrine et on entre dans le métro. Je lui demande si c’est bien la peine d’aller jusqu’au bout. Oui me dit-il, parce qu’on meurt moins vite. Oui mais j’aime pas cette détestable impression d’idiotie. C’est vrai, tu ne t’es pas assez battu, tu n’as pas fait comme tout le monde : tu n’as pas sucé les couilles des gens.

Oui c’est détestable, je réponds.

Oui vraiment t’aurais pu, ajoute-t-il. Je veux dire y’en a qui sucent à mort, et d’autres qui se croient désirés. Tout est une question de thune et de visibilité.

Oui mais moi vraiment c’est pas que ça m’intéresse pas, c’est surtout que j’y pense même pas. Et je reste chez moi et je vais finir dans ma crasse abjecte à trimer pour rien.

Oui dit-il.

Je lui dis : oui quoi, et il répond rien.

Je lui dis : dis quelque-chose. Et il répond toujours pas.

On est dans le métro sur des sièges qui se cassent vers le bas et deux types pas nets froncent le nez.

Jo, lui, est congélateur. Jo se satisfait d’une vie brune qui coule. C’est décembre et on est seuls. Jo m’aime bien mais il est accablé. Selon lui c’est un gâchis. Je suis bien d’accord. J’aurais dû plus sucer. J’ai essayé mais c’est pas mon truc, les trucs fluos avec des plumes. Je peux pas. Je reste chez moi. Et c’est sûr un 24 décembre dans le métro avec Jo vers 22h, on se demande tous les deux à quoi je sers. À rien me dit-il, il va falloir t’y faire.

Je m’y fais pas. Je me pose des questions.

Je veux rester dans cette même dynamique cent-sept ans jusqu’à ce que mort s’ensuive même si je n’ai servi à personne. Je ne peux pas m’arrêter, bien que je ne serve à rien. Et pourtant ça me tue. De finir comme ça un 24 décembre, littéralement décédé vers la Motte-Piquet. Les humains sont tous dans leurs baraquements avec du Schnaps.

J’aurais aimé servir à quelqu’un. Il me dit : « tu sers à quelque-chose ». « Tiens tu crois que Truc se morfond pas aussi ? Parce que sucer ça va un temps, la vérité te rattrape toujours !

Tu pouvais pas me le dire plus tôt, je lui dis la tête près d’un rail de métro.

Viens-là, ajoute-t-il, fais pas le con.

Je lui demande si on est tous condamnés à être des daurades.

Je ne te suis plus veux-tu des macarons, c’est ma mère qui les a faits (sa mère est juive à Jo, qui s’appelle Jo pour faire comme ci, Jo qui a ses soucis aussi).

Je ne veux pas de macarons sommes-nous condamnés à être des daurades. Et toi Jo es-tu heureux.

Oui je suis heureux parce que j’accepte de ne servir à rien et de finir ainsi. Chaque histoire est différente. Toi tu as ce que je n’ai pas : l’amour.

Jo !

Quoi connard.

C’est loin que t’habites ?
T’es jamais venu ?
Non.
Tu vois j’ai aucune volonté de laisser quelque-chose d’utile à l’humanité mais par contre un souci épineux me baragouine dans la plante des orteils : oh Jo, quand est-ce que tu seras aimé. Tu vois je cherche pas l’amour d’une nation, d’un épithète et d’une église, juste d’un bout de chair qui finira par me lasser. Et tu vois j’en arrive à me dire que, ne serait-ce que se lasser, c’est une belle chose. Ça signifie qu’on a déjà quelque-chose entre les doigts. C’est un luxe de se lasser. J’aimerais vraiment connaître ça. Couillon.

On monte les 208 étages jusqu’à sa chambre de bonne. Dans le 104e. Vers Nation.
Arrivés là-haut il nous fait des mojitos. Et puis mon téléphone sonne. Parce que j’ai un portable maintenant. Et les gens ils faisaient hu hu, t’es vraiment hu le seul hu qu’a pas de téléphone portable en 2006. Et j’en avais jamais eu. Et hu hu j’en ai un. Hoou, dit-il en concassant la menthe. Hooouuuu répété-je. Puis il s’en va aux chiottes sur le palier.

L’appartement de Jo est revêche et mal rasé. Chaud et tuberculeux. En cette soirée de décembre, je m’y sens bien. Ma famille est partie au loin, un père Noël qui n’existe plus à la main. Il y a une brosse dans un coin, et un séchoir à cheveux, ainsi qu’une paire de bottes, une addiction sous pression noyant le monde, une tonne d’ordures échevelées.

Tu fais toujours de la poésie ? dit-il en sortant. Non parce que je me demandais. Ce serait con.

Ouais mais parfaitement inutile.

Allez, arrête. On ne sauve personne. Faut juste essayer d’être serein, le plus longtemps possible.

On fait clink, il baragouine barmizwloch et je dis à ta santé.
Clink.
Clink.

Après je me souviens plus.

... invidé par estragon à 00:56





06 janvier 2007




The_Lokd_Variations-ADVANCE_PS-2007-IINVIID

sur le
bord la
fract//fêl//
_ure une balustrade baliste à rebord pendule hyperiodique (T α lustres @ rebours)
nuée chlore rosée ici
main s’acide sans regret
cornées se corrodent de vapes

je contemplais la fissure
depuis déjà deux jours
après jour les yeux ravagés
comme crénelés pourtant
n'ai que récemment réalisé
que ne contemplais _ la fissure
mais le monde depuis _ elle
j'étais déjà dans la fissure
et le monde semblait y être
aussi

... invidé par n(cqls)² à 16:28





04 janvier 2007




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... invidé par [g-Cl4RENKO] à 22:26




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