.

 


07 septembre 2006




à propos

Je vais vachement bien.
Ça va super mieux.
Sans déconner j’te jure que ça va top.
Les choses inertes vont bien. Quand un jour tu te dis que t’as plus vraiment de chagrin avec ces choses-là. Au fond tu ressembles un peu à tes déchets. Pleure pas oh oui non pleure pas, arrête, me montre pas que je suis mauvais, me montre surtout pas que j’aurais tort de te faire mal.
Et puis y’a des choses qu’on ne dit pas. Arrête de saigner. Arrête je vais te frapper.
On se lâche, c’est plus… moins… enfin c’est déjà trop tard.
Ça va pas quand j’me contrôle pas. Tu sais pourquoi tu pleures, où et comment à l’ombre.
Ça va pas trop quand je commence à te prouver combien j’suis faible. Mais c'est pas grave.
Ça va mieux quand je suis pas là. Quand tu m’vois pas, j'aime bien que ça arrive.
Je vais vachement bien.
Un peu d’savon entre les ongles les manches jusqu’au bout des doigts tout baigne un cri coincé entre les dents qui a perdu son temps parce qu’il a plus de son à rendre. Prosper pétrit.
Tu t’y fais c’est fou, que veux-tu que ça me fasse, que ça n’ait pas cessé au fond et que la simple idée de te revivre me passe dans les artères comme un caillot
- déjà bu.
Il fait pas vraiment noir, ça va bien. On peut chialer des bras des murs entiers.
Qu’est ce qu’on transpire de joie. L’ivresse encéphale du crachin contre l’armoire et puis les gestes, sourds, l’œil enfoui sous des volutes de peau gorgée d’insultes, qui disent rien, qui diront jamais rien, qui savent même pas quoi dire. Ça fait plic, ploc, comme on entend tic puis tac, que y’a plus d’air à respirer en haut des arbres quand tu restes petit, tout petit, minuscule atrophié comme un pouce, immobile à l’asile.
Une nuit une masse noire s'est avancée au bord de mon lit. Elle se penche, je suis paralysée. Je dors et là, je suis prête à crever. Tu sais même pas à qui dire au-revoir en premier. Tu le diras après. Et puis y’a comme un truc qui éclate, avec de l’air derrière, pour que tu t’inondes de soupirs, tétanique, un peu d'air.
Demain, c’est déjà passé et tout va beaucoup mieux, mieux, mieux toujours. La bonne santé elle fait comme si de rien n’était.
J’me fais mal quand j'te dis que j'vais bien. Parce j’en ai rien à foutre. Ça va point.
J’me suis fait un bleu contre une rambarde. C’était débile. Un jour. J’avais pas mal, j’allais pas mieux. J'avais fait un dessin du mal, improvisé l'oubli, si merci, non merci, besoin de rien, ça va.
Ça passe très vite tout ça.
J’ai jamais eu peur que tu me tues, je t’aurais tué avant.
Te regarder frapper avec réserve, assez pour que j’aie mal mais pas trop, pour que je t’aime encore, suffisamment pour qu'alors j’intègre la peur, de l’amour, la peur de tout ce qui échappe. Avec ta réserve de force, que je sache que tu ne dis pas tout. J'ai bien senti que le secret était très lourd. Merci merci de pas m'avoir tout dit. Tu ne sais pas mentir, et c'est comme ça que j'ai appris, à distiller, à manipuler les erreurs. Je t’aurais bien craché dans l’œil parfois. Je serais morte volontiers aussi, pour que tu m’aimes plus doucement. Pour que tu te rappelles très fort d'avoir été heureux un peu parfois. Ça va bien.
J’ai pas à te pardonner, t’es comme ça. Je sais pas je veux pas savoir, ça changerait pas ce que j’ai accepté. Cesser d’avoir envie de s’excuser quand c’est pas l’heure, quand c’est pas là, la prévention n'évite pas la nature. La trouille j’sais pas ce que tu cherches, tu fouilles, tu caches… et moi alors... oh la la l’enfance la lumière tout ça, les nouvelles histoires dans le noir, le noir réécrit tu crois, j’men fous, j’men fous et j’voudrais bien te donner une raison, je sais pas décrire autre chose, l'état des lieux c'est que des fondations, j’ai pas particulièrement de projections dans l’fond… dans l’fond du trou, dans l’fond où y’a un trou, et je sais pas quel côté… ça va partout. J'parle pas d'un trou sans fond non pas du tout, je dis même pas que tu marchais sur nos parois,
y'a tellement d'fois j'ai pas envie de me pousser.
Ça va partout.
J’suis pas vraiment perdue, ou un peu serrée comment dire… que je fais partie du fouet.

... invidé par Nann à 03:37




invidation 2 (v1) ... designed by atomeases ... powered by Blogger
rss ... void galore ... archives : 09.06 10.06 11.06 12.06 01.07 02.07 03.07 04.07 05.07 06.07 07.07 08.07 09.07 10.07 11.07 12.07 01.08 02.08 03.08 04.08 05.08

eXTReMe Tracker