J’avais commencé par perdre un bras, sans nécessairement en éprouver de la douleur, ni une quelconque gêne. C’était au milieu d’un vernissage. Le sang gouttait le long de mes jambes. Des gens souriaient puis vous haïssaient. Ça sortait en petites phrases fluettes. C’était un open-bar champagne. Des gens vomissaient. Par la suite je mettais de la distance entre nous. Je ne les supportais plus. Elles étaient laides, des coquilles ébréchées. Elle me rattrapaient avec une régularité consternante. Habillées des pieds à la hanche.
Il y avait beaucoup de filles presque nues. C’était au Sexodrome, à Pigalle. Dans l’ensemble c’était à chier. Des images de partouze sur les murs. Des gens persuadés qu’un cervelat puissant et original s’était installé dans leur tête. Parce qu’ils peignaient des enfilades à trois. Ils étaient fiers les gens. Ils faisaient les gros bras et les gros yeux, ils hélaient d’un petit signe discret et mouillé certaines connaissances. Là où j’ai perdu ma première jambe c’est quand le jeune petit couple s’est mis à parler devant la caméra. J’ai ressenti comme un incendie. Après j’ai commencé à sauter sur ma seule jambe vers le caméraman.